« Le lundi au soleil, c’est une journée qu’on aura jamais, chaque fois c’est pareil, c’est quand le ciel est beau, qu’on est derrière les barreaux, que l’ciel est beau… Le lundi au soleil ! »

Purdey sursauta, si bien qu’elle tomba de son lit. Tant bien que mal, elle se releva, s’étira, puis envoya balader successivement les quelques coussins qui venaient de lui tomber dessus. La maladresse ne la lâchait vraiment jamais. Si fait, elle se dirigea vers la porte et l’entrebâilla, pour ne laisser voir que sa tête ;

« PAAPAAAAAAAAAA ! Chante pas comme ça dès le matin ! »

La porte de l’interpelé s’ouvrit, puis une touffe de cheveux ébouriffés apparut à son tour. Des yeux brillants se firent voir, tendit qu’une main cachait sa bouche. Ca devait vouloir dire silence. Belle-maman n°4571 devait surement se trouver dans ses draps. Purdey hocha la tête, elle avait rêvé de Claude François, encore. En réalité, depuis qu’elle l’avait vu sur un vieux site musical, « You Tube » ou quelque chose comme ça, elle adorait écouter ses chansons, qu’elle jugeait drôles. Après un temps de réflexion, elle se retira dans sa chambre, échangeant rapidement son vieux T-shirt contre une tenue d’été, pour pouvoir profiter du soleil. Le temps était beau, le soleil avait percé les nuages, c’est d’ailleurs surement ce qui avait donné cette humeur chanteuse à Purdey. Une fois short, T-shirt et basket enfilés, elle attrapa son Nikon puis quitta la maison sur la pointe des pieds, un petit déjeuné en ville était fatidique. Elle prit le premier tramway venu, sans vraiment savoir où elle se rendait. Dans le pire des cas, elle gardait son portable sur elle, pas de quoi paniquer. Elle descendit à l’arrêt suivant, l’entrée de la ville était un bon endroit pour facilement quitter la population, aussi bien que pour la rejoindre. Une fois dans la rue, elle resta plantée. Gauche ou droite ? Centre-ville ou campagne ? Question affligeante, et franchement longue pour une réponse concrète. Se laissant aller à son aise, la demoiselle se surprit à suivre un groupe de jeunes, plus grands qu’elle, qui semblait matinaux, pour des hommes de la ville. Il n’y avait pas grand monde si ce n’est ce groupe, et Purdey rêvassait un peu trop pour se rendre compte d’un quelconque danger, elle les suivait juste, quoi.

Au bout d’une bonne demi-heure de marche, l’un des types se retourna pour lui jeter un regard en biais, qu’on aurait bien dit soupçonneux. Faisant mine de ne pas le voir, Purdey pivota sur ses talons et traversa la route, pour entrer dans la boutique d’en face, une boulangerie. Elle prit son temps, puis finit par choisir un croissant, banalement. Quand elle sorti de la boutique avec son croissant et un soda sous le bras, son premier reflexe fut de chercher la bande. Bizarrement, ils s’étaient eux-aussi arrêtés, toujours sur l’autre trottoir. Purdey s’adossa contre un mur et entama son petit dej’ avec appétit, ne manquant pas de jauger tous les types d’en face du regard, puisqu’ils lui tournaient le dos. Elle reprit sa marche environ en même temps qu’eux, bien que ce fut inconscient, et continua à les suivre. La marche dura encore un peu et Purdey eu le temps de s’arrêter dans de diverses boutiques pour finir son déjeuner. Chose louche, le groupe s’arrêtait en même temps qu’elle. S’était elle ou eux qui filaient ?

Et voici venir la gare. Purdey était désormais fixée, elle avait suivit les membres d’un des deux gangs, mais pour savoir lequel… Elle pénétra avant eux dans la gare, pansant qu’ils continueraient, mais nan, ils la suivirent. Un frisson la parcouru ; et s’ils étaient là… Pour elle ? Elle secoua la tête, ces histoires étaient toujours les mêmes, dès qu’un passant était trop près d’elle, elle imaginait une reproduction du 11 Novembre. Sans prendre de billet, elle se dirigea vers le quai, il lui restait encore un bout de pain à finir, et une pause sur un banc était la bienvenue. Elle regarda successivement tous les types entrer un par un. Ca faisait même peur. Sagement, elle se recroquevilla dans son coin, ne les observant plus que du coin de l’œil. Elle ne sut pas pourquoi, mais un éclat de voix finit par lui arriver, quelque chose comme :

« AH OUAIS ?! »

Puis tout s’enchaina, le nouveau venu, qui se trouvait au centre de la troupe, se prit un pain en pleine figure, ils lui sautèrent tous dessus. Guerre des gangs. Purdey restait bouche-bée, elle avait lâché sa nourriture et s’était levée, pour voir la scène. Elle hésitait franchement à prendre son appareil, la violence la retenait, mais, en même temps, une photo de ça ferait fureur. Son idée disparu alors qu’elle vit le pauvre ramper hors du tas, et se relever avec difficulté. L’apercevant, il boitilla jusqu’à elle, puis lui attrapa le bras, passant soudain un couteau sous sa gorge. Purdey contracta tout ses muscles, alors ils n’avaient pas de pitié, ces hommes ? Sentant la tension monter, elle jeta un coup d’œil au premier gang. Tous s’étaient arrêtés, dubitatifs, et effarés. L’homme lui tordit alors le bras, le plaquant dans son dos. Purdey lâcha un sanglot, terrorisée, puis sentit un souffle dans sa nuque ; l’homme lui parlait :

« A mon signal, tu fuis. »

Purdey suffoqua, mais la prise se faisait moins dure, il allait partir. A travers ses larmes, la jeune fille entraperçu de nouveaux venus, qui s’approchaient doucement, dans le dos du premier gang. Alors, celui qui la tenait était un JH, et les autres étaient des MF ? Surprise. Convoquée en pleine bataille. Tout se déroula bien vite, l’homme la lâcha en hurlant, alors qu’elle aussi lâchait prise. La chute aurait put être fatale, si le corps d’un homme ne venait pas de s’étaler sous elle. Elle roula, tenant ferment son appareil pour ne pas le casser, puis la turbulence autour d’elle prit une teinte rougeâtre. Une main sur son front lui permit de comprendre, elle s’était cogné la tête. Bingo.

Quatre heures du matin, déjà dehors. Du moins, encore dehors. C'est ce qu'indiquait la montre du capitaine : un cigare entre les dents, les bras croisés contre son torse. Appuyé contre un des locaux du port, Ethan attendait que ce raffut de cris d'agonie, de giclées de sang s’étalant sur le sol mélangé aux rires et coup de feu résonnant se terminent. Tandis que la fumer s'échappait de ses lèvres entrouvertes, quelque grimace vint subitement s'installé sur son visage quand les bruits de certain coup se faisait entendre. Tel que les os qui craquent, les corps s'abandonnant sur le sol et autre éléments glauque que nous passerons. Non pas que cela le dégoûtait, mais il plaignait et maudissait par la même occasion ces traîtres. Il ne comprenait pas, ils avaient beau se faire respecter les gens continuait tout de même à le défier. Voilà ce qui arrive aux pauvres demeurés croyant que l'on pouvait atteindre un homme si haut placé. Maintenant c'était décidé. Le prochain qui croyait pouvoir péter plus au que son cul, finira par péter plus bas que terre jusqu'à ce qu'il pourrisse. Comme un fruit tomber d'un arbre, délaissant ses origines.

Il attendait, attendait... Finissant son cigare, l'écrasant vulgairement au sol pour l'écraser du bout du pied. Il soupira, s'approchant des hommes. Arrivé à leur côté, il jetant un regard sur les dégâts, silencieux. Longuement silencieux avant de passer nerveusement sa main dans sa crinière blonde. « Merde, merde... LES GARS ! On avait pas dit massacre à la tronçonneuse, eh ! Vous êtes vraiment des sans coeur.. » Il soupira une seconde fois, poussant l'un de ses hommes les plus baraqué d'un simple geste de son bras encore valide. Ethan s’accroupit aussi bas que possible, posant son regard bicolore sur l'un des survirants qui tentait encore de fuir. Alors qu'il tentait tant bien que mal, le blond porta sa main à son visage ensanglanté, prenant son menton entre ses doigts. D'une autre main, il s'alluma un second cigare. C'est commun mais en faite, tout le stresse du jeune homme passait par là. C'est comme fumer cinq clope en même temps. « Ils n'ont pas été sympa avec vous, je le confirme... Mais toi tu pourrais être sympa avec moi. Tu sais... Me dire où ils sont par exemple. » Ethan prenait son air compatissant qui faisait douter ses hommes derrières lui. Il attendit un moment, le menton du torturé toujours entre ses doigts qui devenaient de plus en plus tâché par le sang. La patience ayant ses limites, il souffla, crachant sa fumer au visage du gars. « Jetez-le dans le broyeur et envoyé les restes à son Boss. » Annonça-t-il, se relevant. Ce qui fit réagir soudainement le futur broyé, poussant des gémissements. « N-NON..No-non ! J'vais tout fous di-dire, TOUT ! J'vo-vous jure ! S'il vous plait... » Ha. Ca y est le bébé commençait à pleurer.
Ethan haussa un sourcils, intéresse. Aller accouche. Puis il finit par cracher le morceaux. « Eh bin voilàà ! Tu vois que c'était pas si dur que ça mon coco... S'exclama-t-il, un sourire aux lèvres. Maintenant foutez-le moi dans cette broyeuse. » Ah se demander qui était le plus cruel là.

Lorsque le soleil daigna montrer le bout de son nez, le petit groupe se dirigea vers la gare. Ce qu'est cool le matin, c'est que tout ces faignants dorment encore donc : personne. Sauf les drogués et cette nana là... plus loin. Ethan, malgré les rues quasiment vides, traînait derrière ses hommes, observant ce qui les entouraient accompagné de son fidèle sourire. Direction la gare. Arrivé sur les lieux, démunit de circulation, ils s'infiltrèrent jusqu'aux quais où se trouvait le reste de couillon. Surprise. Mais qu'est ce qu'il foutait là ?! Un sourcils haussé, le regard scotcher à la petite troupe qui traînait devant le premier train qui allait partir. C'était des mecs des Jade Harbor. Shit, leur chef allait recevoir un joli colis. Encore une fois, il passa nerveusement sa main derrière sa tête, décrochant une seconde son attention de ce qui l'entourait. Seconde qui fut fatale. Sans aucune hésitation, les hommes qui l'accompagnait se jetèrent sur eux. Ethan grogna, tirant la tronche comme les gosses. Ça en était même comique. Il s'approcha du grabuge, contre le train néanmoins, à peine fut-il arriver que la bataille cessa pour se déporté plus loin.

Sauf que là, ça n'allait pas vraiment le faire. Une tronche de cul qui venait de s'attaquer à une demoiselle, du moins, principalement une passante ça le faisait pas du tout. Et après c'était les MF qu'on insultait de barbares, sans coeur, cruels et tout le blabla hein. Cependant, Jeff, le mec qui ressemble à top modèle mais qui se transforme en gorille quand il frappe avait intervenue avant lui. Ethan faisait tâche là. Comme d'habitude. C'était un spectateur au finale. Boarf. Il s'en foutait pas mal, il voulait pas se salir les mains de toute manière. Par contre, ce n'est pas le genre de truc qu'il laisse passé les bras croisé. Il soupira un coup, désespéré de voir une bande de bras cassé à cette heure-ci. Jetant son troisième cigare dans la tête d'un gars qui s'apprêtait à attaqué une nouvelle fois la jeune fille désormais au sol, il tendit sa main vers elle. Attrapant son poignet de son bras valide, il la releva sans y allé de main morte, la dirigeant vers le train derrière eux, la fourrant dedans. Plutôt amusé sur le coup, il la rejoignant bien vite donnant l'ordre de continué le massacre s'ils le souhaitaient. Montant à son tour dans le train, il se retourna vers elle, fixa ses yeux vairons sur elle avant de tilté. « Eh t'es la nana qui m'apporte toujours des mauvaises nouvelles ! » Dit-il, tapant son poing dans son autre main. Il avait reconnu la jeune blonde qui venait lui apporté le courrier. La seule en tout les cas qui ose. Il l'aimait bien cette nana mais pas ce qu'elle lui rapporté par contre. Ethan fit un pas dans l'allé du train pour s'approcher de l'adolescente mais une légère secousse le perturba, s'accrochant à un des sièges. Fermeture des portes. Démarrage du train. Et merdeuh...

La secousse avait été un peu trop forte au gout de la jeune fille, si bien qu’elle en perdit un temps sa perception du monde. Durant ce temps, elle sentit quelque chose l’attirer hors de ce carnage, une douleur soudaine la prenant au poignet, puis d’autres douleurs vinrent s’ajouter à celle-ci, comme celle qu’elle avait à la tête, au genou, à l’avant bras… Reprenant un peu ses sens, Purdey sentit qu’on la tirait par le bras, le gauche pour être exact, ce qu’elle eu tôt fait de regretter ; c’était par ce bras que le type venait de l’attraper. Sans vraiment comprendre, elle finit par se trouver sur un sol dur, froid et grisâtre, le plastique du train. Tant bien que mal, la jeune fille se releva, puis, suivant son instinct et le peu de vue qui lui restait, elle s’avança dans l’un des wagons. Il ne lui fallut pas longtemps pour s’étaler sur l’un des sièges, le tachant de sang au passage. Un petit soupire résonna dans le wagon, sans réponse, ce qui lui confirma qu’il était vide, pour le moment. D’ailleurs, avant que quelqu’un ne passe, elle eu le temps d’entourer son avant-bras à l’aide d’un tissus qui trainait. Cette aventure lui resterait durant au moins un certain temps, il ne lui arrivait pas de si belles choses très souvent, et elle ne soufrait jamais physiquement, ce qui renforçait d’ailleurs la douleur de son bras. Quelle idée, aussi, de l’attraper par le poignet ? Se faire rouer de coup à terre aurait été bien plus amusant et surement moins grave que ça, les abdos, c’est la santé.

Lorsqu’elle se rendit enfin compte du jeune homme, lorsqu’elle comprit qu’il était à côté d’elle depuis le début, Purdey eut un sursaut. Elle n’avait pas entendu des voix, c’était lui qui avait parlé alors qu’elle rampait. Il s’approcha alors vers elle. La blonde sursauta encore une fois, mais cette fois-ci, c’était à cause du train. Le train bougeait, il venait de démarrer. Purdey ne bougea plus, elle préférait rester coincée dans ce train que de perdre son temps à essayer de se sauver devant son soi-disant « sauveur ». Tandis que la blonde dévisageait le blond, le train prenait de la vitesse, et alors qu’elle commençait à comprendre, il était un peu tard. Soudain, une étincelle de victoire vint éclairer le regard de la demoiselle, alors qu’elle se relevait d’un bond en hurlant « ETHAN ! ».

Elle avait été longue, mais au moins, elle l’avait reconnu. Ethan le chef des Madness, Ethan le pirate, Ethan le blond, Ethan le colérique… C’est vrai, elle le croisait un peu toujours dans ces conditions, puisqu’elle faisait la navette, pour son argent, entre la poste et les MF, ou encore entre les JH et les MF. Certains JH, qu’elle n’appréciait guerre, lui faisait répéter des messages idiots, souvent pleins d’insultes, qui faisaient rager Ethan. Il devait bien la détester, à ce stade. Bah. Au pire il pouvait bien prendre un malin plaisir à la baffer, ce n’était plus vraiment ce qui l’inquiétait. Après une légère courbette de politesse devant son ainé, Purdey sauta sur un siège, près d’une fenêtre. Le paysage défilait maintenant bien vite. Où allait le train, d’ailleurs ? Bonne question, qui n’avait pas de réponse. Enfin, puisqu’elle était là, autant profiter, non ? La blondinette se tourna vers son compagnon, mi-figue mi-raisin, avec un air un peu crispé. Elle le dévisagea encore une fois, pour jauger les risques qu’elle courait en s’approchant, comme en s’éloignant. Avec un peu d’agilité, elle ne risquait pas grand-chose, elle pouvait donc tenter l’expérience ;

« Euh… On va où, du coup ? »

Rime fatale, pas vraiment prévue. Purdey tenta un sourire, qui fut vulgairement raté, mais c’était un sourire, quoi. Un arrêt surprise de la part du train n’aurait pas été de trop. D’ailleurs, elle éprouvait comme une étrange envie de rentrer, de retrouver sa maison, son chien… Le chien. Avait-elle nourrit le chien avant de partir ? Son père s’en occuperait-il ? Purdey se déconnecta de la réalité, préférant chercher à savoir où en était son chien. Son beau chien, même, qu’elle avait acheté deux auparavant. Son meilleur ami, entre-autre. Gaëlle secoua la tête, puis se releva pour de bon, histoire de gagner un tant soit peu de grandeur face à Ethan, pour avoir l’air à peu près présentable. Une histoire de physique, en gros. Après avoir soigneusement rejeté sa chevelure en arrière, Purdey fit tout son possible pour avoir l’air mignonne, afin de ne pas mourir sur le champ. C’est vrai, quoi, elle se trouvait en face d’un chef de gang, un grand fou qui n’avait pas forcément ces sentiments humains, comme la peine, la honte, la peur, ou la pitié. D’après les ouï-dire, Ethan était un peu fou dans son genre, Purdey devait donc être prudente… Ou, c’est du moins ce qu’elle aurait dut être car, sans qu’elle n’y prenne garde, elle se mit à déballer une ou deux curiosités qui lui passaient en tête… ;

« Puisqu’on est là, c’est vrai que tu es monstrueux avec ceux que tu capture ? Et est-ce que je suis capturée, moi ? »

Elle ne se rendit compte de sa niaiserie qu’un peu tard, elle se contenta alors d’écarquiller les yeux et de poser sa main sur sa bouche. Ces gestes pouvaient parfois suffire à compléter le tors. Purdey l’espérait de tout cœur. Car si c’était le cas, si elle était « prisonnière », ce qu’elle venait de dire pouvait lui couter cher. La vie ? Probable.

La nana qui faisait toujours le pigeon entre la post et le port, ou entre le port et les beaux quartiers. La nana qui le faisait rager comme rigoler avec ses messages stupides provenant de gamins en pyjama. La nana qui venait d'avoir une étincelle dans les yeux, se souvenant enfin du visage du blond. Visage du blond qui d'ailleurs de faire la grimace. Oh tout doux la jeune fille t'excite pas parce que t'es avec Ethan dans le wagon hein ! Surtout vu le bond qu'elle fit et son hurlement. Puis sa grimace de transforma vite en tronche désespéré. Le paysage défilait de plus en plus vite devant leurs yeux. Il l'avait dit ! Les trains, il n'y a pas pire chiasse. Il soupira bruyamment, sa tête se rabaissant lentement jusqu'à ce que son menton percute son torse, les épaules suivant le mouvement. Cette vitesse lui donnait mal à la tête. Il quitta alors ses petites fesses de son fauteuil confortable avant de traverser un bout du wagon. Sans rien dire, la vitesse le déséquilibrant presque. Il entra dans le sas, faisant rapidement le tour d'un bref regard avant de relever sa tête blonde, les sourcils haussés, le regard braqué sur une petite pancarte. Jusqu'à ce qu'une petite voix atteigne ses oreilles. Petite voix qui disait : Mais où va donc ce chers petit merdier de train ? Et Ethan répondait : « J'en sais rien poulette. Je crois que les quais où nous étions embarque jusqu'à l'autre côté du pays. Genre la Floride : le kiki de l’Amérique. Mais bon... T'as vu, on est en première classe ! Classe, hein ? » Nous pouvons l'affirmé, le capitaine des Madness Factory est un pur gamin quand il est saoulé. C'était histoire de reprendre la petite rime.

Le jeune homme retourna sur ses pas, marchant petit à petit comme un môme qui venait d'apprendre à marchait entre les rangés de siège. Arrivé à la soit disant destination, c'est-à-dire devant... Pard... Pirb... P... Bon ok ! Il avait oublié son nom ! Mais il l'a toujours appelé la nana qui lui apporte des nouvelles du coup, son nom était entrer par une oreille et ressortit aussitôt par l'autre. C'était pas de sa faute. Il donnait toujours des surnoms à chaque personne qui fréquentait. Genre... Franky la balance. Oh purée. Franky la balance ! Ses hommes restés sur les quais ! Ethan était appuyé contre un siège, debout face à la grande vitre contre laquelle était la blonde. Sa tête semblait pensive jusqu'à cette pensée lui traverse l'esprit. Et là, il pria le plus fort possible -pour la première fois- pour que ses hommes n'aient pas fait un carnage à la gare. C'était pour sa prune encore une fois sinon. Cassiopée, la Shiyo censé démanteler les gangs lui ferait un énorme sketch pour ça. Il aimait bien quand elle lui rendait visite sur son bateau avec son air super sérieux comme si elle allait toujours à un entretien ou que la terre allait s'écroulé. Mais alors quand elle lui passait un savon...

Alors qu'il priait pour la toute première fois de sa vie, aussi fort, n'ayant jamais été aussi croyant, la voix de la nana qui lui apporte toujours les nouvelles venait de l’interpeller. Le sortant de son horrible cauchemar. Parce que non seulement il avait des monstres assoiffés de sang sans surveillance et qu'à cause de ça madame la justicière allait lui faire un plat mais en plus ! Il parait que c'est lui le monstre et qu'il avait kidnappé une pauvre fillette de quinze ans qui vient juste lui rendre visite de temps en temps. « Puisqu’on est là, c’est vrai que tu es monstrueux avec ceux que tu capture ? Et est-ce que je suis capturée, moi ? » Ethan releva son visage vers elle, la gueule totalement dépité. C'était le cas de le dire. Bon, ou est-ce qu'elle est la caméra cachée ?! Il se redressa lentement, très lentement, tel un zombie sortant de sa tombe, avançant vers un siège en face d'elle. Puis il se laissa tomber sur ce dernier, moelleux. Il posa ses coudes sur la petite table qui séparait les deux blonds, ses mains devant son visage. « Ils me rendent dingue, dingue... Je ne fais jamais rien dans l'histoire moi ! Je leur donne à peine un ordre et ils obéissent tel de vrais chiens, enfin pour la plus part. Bon ok. Certes, je n'ai pas d'ordre à donner mais... Tu sais ce qu'ils ont fait ce matin même ?! Ils ont foutu un gars dans une broyeuse ! Le pauvre type. C'est rester coincé arrivé à son bassin en plus. J'en ai plein des histoires comme ça. »

Les gens croyaient jamais les rumeurs comme quoi le chef de gang qui occupe le nord de la ville était vraiment un malade mental. Bah oui, ça paraissait si inimaginable qu'un gars toqué dirige plus de la moitié d'une ville ! Détrompez-vous, un grain de folie et tout change. M'enfin, c'est ce qui fait le charme d'Ethan on va dire hein. Tout dépendait de la personne en face de lui. Allait-elle fuir, prendre peur comme la plus part des gens ?
Mais en faite, tout cela est contradictoire. C'était comme un test pour le jeune homme. Soit elle chercherait à descendre en plein milieu des USA, dans un trou paumé. Soit elle prendrait son mal en patience, souriant comme à son habitude jusqu'à ce qu'ils trouvent un moyen de rentré. Histoire de voir à qui il a affaire surement. Il releva son regard vers elle, faisant apparaître ses yeux bicolores. « J'ai vraiment l'air d'un psychopathe prêt à te violer et à te balancer à travers la vitre sur les rails ? Non parce que, personnellement, j'ai rien contre toi. » Demanda-t-il, une lueur d’espoir dans les yeux. Après tout, il ne lui avait jamais fait aucun mal même après tout ce qu'elle lui ramenait. Il la défendait quand des types au port voulant s'en prendre à elle parce que ce n'était qu'une adolescente et tout le tralala.