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Des cris d’animaux résonnèrent dans ses cages métalliques, accompagnés des nombreux cris et rires venant de la bouche de petits et grands. C’était ça, un zoo après tout. L’excitation des gamins, avide de découvrir ou de redécouvrir ses espèces, était assez fréquente voir quotidienne, qui sait. Il arrivait même que des personnes, majeurs qui plus est, retombées eux aussi en pleine enfance et s’extasiées devant de simples félins. Une sorte de royaume de Barbapapa, enfin peut-être. De ce fait, le sol était parfois jonché de détritus de sucreries et autres cochonneries, ne voulant pas aller toute au bout de cette allée pour le jeter dans une poubelle. Toutes les huit secondes, on pouvait percevoir le bruit des flashs et le gémissement des animaux, parfois éblouie par cette lumière. Touristes ou habitants de Seattle, à cause ou grâce à eux, le zoo est devenu un vrai foyer de population. Plus loin, des cris ou pleurs de garnements, ne voulant pas quitter le zoo sous les yeux effarés ou gênés de leur géniteur, un spectacle assez quotidien. Le zoo devient donc un vrai bordel quand on s’y attend le moins.

Furtif samedi après-midi. Faith, comme tous les samedis, était scotchée à son ordinateur portable, une cigarette au bout des lèvres, et jetait parfois quelques petits coups d’œil à sa télévision. Une vraie geek doublée d’une toxico, cette fille. Elle se rappela quelques jours plus tôt du coup de téléphone passé à Noxa concernant une sortie prochaine, parce que cela faisait un bail qu’ils n’étaient pas sortis ensemble. De ce fait, ils avaient fixé un rendez-vous au parc vers le milieu-fin d’après-midi au Zoo de Seattle, car à cette tranche d’heures, il y avait moins de monde que d’habitude. Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. La dernière fois qu’ils s’étaient, ils avaient foutu un sacré bordel autour d’eux. Un petit rire s’échappa. Disons qu’avec Noxa, Faith se sent rajeunir sans vraiment le vouloir. Peut-être, est-ce à cause de lui ? ‘Fin bref. Elle finit cependant par éteindre son ordinateur car à cause de lui, elle ne voit pas le temps passé et ça devient assez problématique. Elle envoya un texto de rappel à Noxa, avant de se décidait d’aller s’habiller. Par précaution, elle enfila un jean, un tee-shirt et une veste rouge assez voyante. Après tout, il faisait assez froid, surtout en cette période de l’année. Pour passer le temps, elle jeta sa clope avant de mettre un film en marche.

Faith pu éviter de sombrer dans les bras de Morphée grâce au petit tilt de son portable. Elle décida enfin de quitter l’appartement qu’elle partageait avec son Master. Ni une, ni deux, elle enfonça ses écouteurs dans ses oreilles, mis sa musique en marche et s’éloigna petit à petit de son toit pour rejoindre le parc, et d’aller au zoo. Elle se dirigea, avec son habituel pas mi-lent, mi-rapide, vers le centre de la ville. Après avoir franchie les nombreuses portes et autres, elle arriva enfin au point de rendez-vous. L’heure affichait sur son portable lui indiquait qu’elle était un peu en avance, elle regretta donc intérieurement de s’être pressée, de ce fait, elle retira d’un geste souple ses écouteurs. Les mains dans les poches, elle fixa pendant quelques minutes un point vide jusqu’à ce qu’elle cru entendre son nom. Elle vit Noxa arriver dans sa direction, elle sourit légèrement avant d’également l’interpeler.

« Noxa ! Tu es en retard. » Déclara-t-elle, d’une voix plutôt amusée avant d’aller à sa rencontre.

BLABLABLA *

Samedi matin à 8h32 : tout va bien.

Le rituel du weekend fut respecté - comme d'habitude - en commençant sa journée avec un bol de céréales XXX-marque-à-ne-pas-citer devant la télé. Oui, devant la télé. Noxa était installé au bar de la cuisine, en face de l'écran en mâchant machinalement. Les infos étaient nulles. C'était toujours la même chose. Viole par ici, meurtre par là, gang a encore frappé, gamin de cinq ans a été enlevé,... Sa main fit une manoeuvre vers la télécommande pour changer de chaine. Vive le zapping. Un soap. No way, josé. La télé-réalité. Han, quelle blague ! Dessin animé. Bon, faut avouer qu'il a hésité à garder celle-là. Un feuilleton sur les koalas. Euh... pourquoi pas ? Koalas it is.

Samedi matin à 9h46 : ça baille, surtout.

Que fait-on de sa vie quand on a déjà pris une douche, qu'on a déjà mangé, qu'on s'est déjà brossé les dents, qu'on s'est déjà vêtu d'habits et qu'il n'y a rien d'intéressant à faire ? Noxa mâchouillait la pointe de son stylo en réfléchissant. Ah... les défauts de recevoir des cours privés à la maison. Les devoirs. Monsieur Highlander - le prof - venait le visiter tous les jours de la semaine (inclusivement le samedi) pour l'apprendre tous les détails de la politique, l'économie et surtout, des droits. Obligé d'apprendre à gérer le business de ses parents, c'était presque évident qu'ils s'attendaient à que leur fils poursuive le même chemin qu'eux. Sauf que son intérêt au sujet était égal au grand néant. Il préférait voyager. Longtemps et loin. Voir le monde et apprendre à connaître des gens dans de pays étrangers. C'était ça le rêve. Vivre une vie de riche dans un loft 26ième étage d'un building de riche avec des parents riches et beaucoup trop inquiet, ce n'était pas la vie qu'il voulait mener. Noxa aimait l'aventure. Et les jeux. Et les fruits. Mais ça ce n'était que des détails.

Samedi matin à 10h52 : rien à foutre.

Observation générale. Les gens du building d'en face (étage 25, 3ième fenêtre gauche) qui se préparaient à sortir avec leur gamin. La vieille dame (étage 28, 9ième fenêtre de droite) qui regarde la météo comme d'habitude. Le môsieur aux cheveux bleus pétant (étage 27, 2ième fenêtre de droite) qui donne à manger au chat. C'est nul, l'ennuie.

Samedi midi : le ventre fait des bruits.

Les sandwiches ceylebien. Voilà c'est dit. Salade, mayo, filet de dinde, tomate, poivre et un oeuf. Le paradis du lunch. Noxa s'apprêtait à lire en mangeant, quand quelque chose vibra dans sa poche. Ah. Portable. Il appuya sur quelques touches pour vérifier de quoi il s'agissait, quand il aperçut le message reçu de Faith. OUH OUAIS ! Plus que quelques heures et il allait revoir la blondasse-son-ami ! Il afficha un grand sourire et s'apprêta à manger plus rapidement automatiquement. Pas que ça changerait quelque chose, mais c'est psychologique. Le gosse vida le carton de jus d'orange avant de retourner chercher des BDs à lire en attendant que le temps passe.

Samedi après-midi à 14h32 : impatient.

Je veux que ça soit claire une fois pour toute : prendre le métro de surface n'est PAS un piece of cake. Pas quand on s'appelle Noxa en tout cas. L'habitude d'être emmené partout en taxi était bien trop grande. Il avait utilisé les transports en commun que cinq fois de sa vie. Et encore - ce n'avait pas été terrible. (Ce qui veut dire l'inverse en général). Le fait qu'il ne savait pas comment ça marchait l'irritait un peu. Fils à papa. Fils à maman. Fils pourri gâté. Les mots résonnaient dans sa tête. Et le peuple « normal » il fait quoi ? Ils marchent. Peut-être parce qu'il était nul, peut-être parce que son sens de l'orientation n'existait pas tout simplement ou peut-être parce qu'il avait fait le tour de la ville plutôt que de prendre un chemin qui y mène directement, mais finalement, Noxa arriva une demi-heure plus tard que prévu. Il avait bien fait de partir plus tôt, tiens !

Samedi après-midi à 15h02 : mission succeeded.

Il la voyait de loin. Faut dire que la combinaison de chevelure blonde et veste rouge était plutôt voyant. Le gamin ignorait les regards bizarres autour de lui en agitant des bras.

« FAAAAAAAAAAAAAAITH ! »

Il avait l'air tout content. Plus heureux que le môme qui recevait un sac de deux kilos de sucreries plus loin. Et plus heureux que les lynx qui se faisaient nourrir de multiples bestioles mortes. Et plus heureux que la jeune femme qui pouvait enfin arrêter de balayer le sol pour la journée. Ouais. Il était bien content d'avoir quelque chose à faire - et encore plus content qu'il puisse partager sa joie avec un ami.

« Noxa ! Tu es en retard. »

« Oh ! Même pas vrai ! » Rouspéta-t-il mine boudeuse quand il arrivait à côté d'elle. « Je suis exactement à temps. »

Ouais... enfin. Peut-être possiblement très probablement quelques petites minutes de retard alors.

Faith observa son ami avec un air étonné. Faut dire que ce type l'étonnait à chaque fois, en même temps, vous avez déjà vu un type de quinze années se comporter comme un enfant ? Non ? Oui ? Bref. Elle vit la pile électrique qu'était son ami lui sautait presque dessus tout en hurlant le prénom de la petite blonde. Ses lèvres dessinèrent un petit rire amusé face à l'attitude de Noxa et quand elle vit la réaction des nombreux passants, désarçonné. C'était la même réaction à chaque fois. Faut dire que Noxa se fiche un peu de la réaction des gens, tout comme Faith d'ailleurs, et ça c'est bien. Parce qu'avoir une espèce de coincé comme ami, on ne pourra pas aller très loin. D'ailleurs elle fût surprise de le voir arriver, croyant encore que les parents de ce dernier l'empêcheront de venir au zoo pour décompresser un peu. Elle avait déjà prévu de passer chez lui pour convaincre ses parents s'ils n'auraient pas voulu. Après tout, elle était une Shiyo. Quelques mois plus tôt, Noxa lui avait dit qu'il s'était fait kidnappé plusieurs fois quand il était plus jeune, ce n'était pas vraiment étonnant après ça. Elle se 'réveilla' aussitôt quand le jeune homme lui affirma qu'il n'était pas en retard, après avoir fait une légère grimace. Elle tapota la tête de ce dernier et lui prit la main pour le trainer - enfin pas dans le sens propre hein - derrière-elle.

« C'est ça. Allez viens, j'ai envie de voir tous ses animaux avant que ça ferme ! »

Faith lui sourit et commença à marcher à côté de lui. A l'intérieur d'elle-même, elle était littéralement excitée, tous ses animaux l'hypnotisaient dès qu'elle posait son regard sur les prunelles farouches de ses félins. Comme un gosse quoi, c'était flippant au final. C'est qu'auparavant, elle n'était jamais allée dans un zoo et dès qu'elle arriva à Seattle, elle put enfin découvrir le pourquoi du comment, du : pourquoi les gosses étaient toujours aussi excités face à de simples bêtes ? Surtout qu'elles n'étaient pas dans leur milieu naturel. Bref, revenons à nos moutons. Premier arrêt, un lion. Ce dernier n'arrêtait pas de grogner, ce qui ne faisait en aucun cas reculé les visiteurs. Son pelage semblait doux au toucher, dommage qu'elle ne pouvait pas le toucher. Elle soupira et se contenta de l'observer.

« Il est tout beau ! » Murmura-t-elle, fixant son regard dans les orbes du roi des animaux.

Spoiler:

Bah quoi ? Ce sont des lions 8D

Han, c'est vrai. Ils avaient plus que trois heures (4 maxi) à rôder dans le zoo rikiki du parc. Zoo qui n'a que des félins, d'ailleurs. Il s'était posé la question plusieurs fois, mais... pourquoi que des félins ? Il y avait plein d'animaux intéressants à voir. En plus, le zoo-ci était le seul qu'il avait visité dans sa vie. Encore une raison pour laquelle il rêvait de faire le tour du monde. Noxa pouvait très bien garder sa distance quand il s'agissait d'animaux - les allergies depuis tout petit c'pas pratique - il adorait observer ces bestioles inconnus à ses yeux. C'est bien pourquoi les animaux de ce zoo n'avaient plus aucun secret pour lui. Faut dire qu'après 15 ans, c'est un peu impossible de ne pas savoir à quelle heure mangent les tigres, savoir quel était le nom du nouveau-né parmi les lynx ou de savoir ce que mangeaient les onces. Et ouais. Discovery Channel ça ne sert à rien quand on s'appelle Noxa. (Sauf pour les koalas et les pingouins et... tout le reste, en fait).

Donc ils marchèrent vers les premières cages. Cages qui le rendaient toujours un peu triste, faut savoir. Vous voyez bien le lion tout fier, tout puissant qui rôde dans son espace de 6x3 mètres. Ça casse le mythe. Surtout quand il ne fait rien d'autre que de marcher de gauche à droite, s'arrêtant quelques fois pour bailler ou pour grogner comme un vieux pépère. C'était presque triste. Ils n'étaient pas supposé de veiller sur une partie de la savane en chantant des chansons avec leurs amis les suricates ? Et ils ne devaient pas chasser les hyènes pour protéger leurs petits ou manger des insectes en soulevant des troncs d'arbres ? (= quelqu'un qui a trop regardé le Roi Lion - vue déformée de la réalité).

Quelque part au fond de lui, Noxa se disait qu'il pouvait bien comparer sa situation à celle du lion en cage. On limitait sa liberté en le privant de faire ce qu'il voulait. La cage était pour sa sécurité, lui disait-on, mais en fait n'était-ce pas inversement ? La cage était là pour protéger les visiteurs. Pas le lion. Un détail que ses parents ne comprendront pas décidement. S'ils n'avaient pas eu un rendez-vous j'sais-pas-où-à-l'autre-côté-de-la-ville ce weekend (le laissant seul à la maison pendant deux journées), il n'aurait probablement pas eu la chance de sortir. Donc Dieu merci pour le gars qui avait fait un last minute call. Noxa t'aime.

« Fétiche d'animaux, Faith ? » Ria-t-il en suivant ses yeux fixés sur Mufasa.

Nan, mais elle avait raison. Il était vraiment beau. Avec le soleil qui brillait sur sa crinière, on aurait presque dit de l'or. C'était un tout p'tit peu magique.

Quelques minutes d'observation - le lion ne changeait pas sa trame - Noxa soupira à son tour. Même après quinze années le truc le plus intéressant qu'il avait vu était quand Mufasa avait baillé trente fois d'affilé. Décidement, Noxa était vraiment comme lui. Un lion en cage. Sauf qu'il était plutôt un chiot. Un chiot en cage. Voilà.

« On continue ? » Demanda-t-il en tirant à la manche de Faith, « J'ai entendu dire qu'un tigre est né deux semaines passées. Si on a de la chance on peut déjà aller le voir ! »

AHMAISOHMAIS:

Le lion se mit à bailler. La shiyo, elle, se contenta de soupirer. Le pauvre tout de même, il était 24/24h dans une cage, assez étroite en plus. Bizarrement, ce lion lui fit penser à ce film de Walt Disney, oui oui, le Roi Lion. Elle était toute petite quand elle l'avait vu pour la première fois, d'ailleurs, elle avait pleuré quand le lion mourra à la fin. Il bailla une nouvelle fois. Quand Faith sut que le zoo de Seattle n'hébergerait que des félins, sa surprise fût grande. Parce que qui dit zoo, dit centaines d'espèces, dit grande espace. Mais la municipalité doit vraiment être idiote pour l'avoir mis - en plus ! - dans un parc, de quoi réduire sa superficie. Nan mais, faut carrément aller en Afrique pour les voir, alors ! Avec les 4x4 et tout, et participer à un circuit pour un safari-photo ! Ça serait classe. Mais la jeune fille préférait plutôt aller en Norvège avant de s'attaquer à ça. Surtout avec tout le fric qu'elle se fait en hackant... C'est vrai, cet acte était illégal mais bon, tout les moyens sont bons pour se faire de l'argent, bien évidemment, elle prenait soin d'avoir un petit boulot à temps partiel pour qu'une partie de son argent ne soit pas 'sale'. 'Fin, vous m'avez compris. Mais, on s'égare, on s'égare. Le lion affichait une mine déconfite, chose assez normal puisqu'il est bloqué dans sa cage, et il bailla, encore. Un silence s'était installé entre les deux amis jusqu'à ce qu'il soit rompu par Noxa.

« Oui. C'est tellement rare d'en voir de nos jours... »

C'était vrai. Vous avez déjà vu des félins se promenaient en ville ? Oui, peut être dans Madagascar mais bon. De ce fait, quand elle en voit un, elle s'arrête toujours pour le contempler avant de reprendre son train-train quotidien. Cependant, elle ne prend jamais de photos. Sa mémoire suffit amplement et puis on pouvait trouver les mêmes photos sur le net si l'on cherchait bien. Bizarrement, la chanson 'C'est l'histoire de la vie' revint dans sa tête mais avec un lion qui baille, ça le faisait vraiment pas. Faith entendit Noxa soupirait, puis entendre dire - tout en lui secouant la manche de sa veste un peu trop voyante - qu'un bébé tigre était né il y a deux semaines. Elle acquiesça donc et le suivi. Après une minute de marche, le Master et la Shiyo arrivèrent devant la cage du bébé tigre. Étrangement, il n'y avait pas beaucoup de monde, serait-ce du à l'heure ? Il semblait si petit, si fragile. ~ Il donnait envie de le protéger.

« Il a l'air si fragile... » Arriva-t-elle à dire, c'est que c'était la première fois qu'elle voyait un tigre dans cet état-là.

C'est marrant comment c'était peu décoré ce zoo. Une cage par ici - quelques arbres - une cage par là - deux buissons - une nouvelle cage - un stand à boissons - etc. C'était une attraction touristique pure et dure. Le fait de participer à ce phénomène l'irritait légèrement. Il avait bien payé l'entrée aussi, hein ? Il avait contribué à quelque chose qui était contre ses principes. Nan ? Ça ne marchait pas comme ça ? C'était pour le fun ? Mais n'importe quoi ! C'est encore plus lâche de dire ça. Et pourtant... en voyant le petit être rayé orange et noir qui courrait dans tous les sens, tous ses doutes fondaient comme neige au soleil. Han. Ça en valait des tonnes de dollars de voir ça.

« Haaaan... bébé tigrou ! »

On aurait dit un chaton. Mais alors un peu plus robuste. Certes, mignon comme tout. Avec les deux yeux bleus ciels et la petite langue et dents pointues qui dépassaient du museau quand il allait réclama l'attention de sa mère.

« Fragile ? Tu trouves ? »

Il avait pourtant l'air bien nourrit. D'accord, accordé, il aurait pu avoir un espace plus grand pour s'amuser et en REAL LIFE ça ne se serait sûrement pas passé ainsi, mais il n'avait pas l'air d'être malheureux. Moins que le gros lion de tout à l'heure en tout cas. Il ne s'ennuyait pas le petit. Pas encore. Mais il n'avait pas la conscience du futur. Tigrou était encore insouciant. Et qui sait... peut-être le serait-il à jamais. Noxa n'en savait rien. Savaient-ils ressentir la tristesse ? Connaissaient-ils le sentiment d'être enfermé ? Ou est-ce que pour eux cette vie était la meilleure qu'ils auraient pu avoir - comme avait expliqué sa mère quand il était plus jeune ? (« Ici, ils n'ont pas le risque de se faire du mal, Noxa. » Lui avait-elle dit. « La nature est dangereuse. Dans leur environnement naturel ils porteront le risque de se blesser. Pourquoi tu dis ? Parce qu'il y a d'autres animaux dans la jungle, Noxa. Ils devront chasser. Et ils se feront chasser aussi. ») C'est maintenant qu'il comprit que sa mère avait eu raison. Ils se faisaient bien chasser les tigres. Sauf que ce n'était pas par 'd'autres animaux dans la jungle', mais bien par l'humain. Baaah. C'est hypocrite tout ça.

« Il a l'air plutôt solide. »

Il était que 15h27 et pourtant, le zoo en miniature se vidait déjà lentement. Les plus petit parmi les enfants devaient faire leur sieste. Les pensionnées avaient un programme télévisé à regarder. Les parents étaient moitiés morts à cause des mômes qui râlaient alors qu'on leur avait offert une journée remplie de plaisir. Les quelques jeunes qui restaient étaient là en couple ou pour un devoir d'école. Même Noxa se disait que son humeur se balançait plutôt dans les vagues déprimées que dans la mer joyeuse. Y'en a marre d'être triste et mélancolique. Time to have some fun !

« BON. Je sais pas toi, mais ça me déprime toutes ces cages. Y'a pas une plaine de jeux quelque part ? » Demanda-t-il en ricanant.

La seconde après avoir prononcé ses paroles, Faith vit le bébé tigre - futur roi de la jungle ! - en train de sautiller, gémir, se trainer par terre, rouler dans la poussière, comme pour prouver la soudaine énormité qu'était sa phrase, les propos de Noxa l'accompagnèrent dans son malheur. Blasée, elle réussit à ne pas rire, ayant cette impression bizarre que le bébé tigre le comprenait, même si c'était idiot. On ne dirait pas mais ces animaux la surprenaient toujours, non Faith n'est pas idiote, non Faith réfléchit toujours avant de parler. Elle soupira. Le petit tigrou était plutôt mignon, il ressemblait à une peluche, pas très douce par contre. Tigrou deviendrait surement un dangereux tigre, une fois grand. Et quand c'est grand, ça ne rigole plus. Elle frissonna. Ça lui rappela un vieux film qui date de la seconde décennie, 'deux frères', je crois. Assez banal, émouvant pour d'autres. Comment réussir à filmer des tigres d'aussi près, elle avait déjà posé cette question quand elle était plus jeune. 'Il était dompté, Faith, mais tu le sauras surement plus tard', c'est ce que lui avait dit quelqu'un dans son domaine en Norvège. Oui, auparavant, elle était très bavarde et surtout très curieuse. De ce fait, elle posait sans cesse des questions quand sa tête ne voulait pas lui donner une réponse valable. Enfin bref. Faith fut réveiller par le 'solide' de Noxa. Il deviendra surement un grand prédateur, qui terrorisera petit et grand. Petit, surtout. Peut-être qu'on le relâchera dans la nature, pour qu'il vive enfin tranquillement.

« Mouais. Il sera surement très dangereux quand il sera adulte. »

Faith resta pensive un instant avant d'entendre crier et gémir des enfants qui ne voulaient pas partir. Depuis longtemps, elle détestait les gosses, non, elle les avait en horreur. La tranche d'âge et d'en dessous de sept ans, plus haut, elle réussit à rester calme mais quand on tombe plus bas, c'est l'enfer. Elle avait envie de crier une version plus polie de 'vous allez vous la fermez !'. Comme les oranges, quoi. Il avait beau être quinze heures passés, le zoo semblait se vider petit à petit. On croirait qu'il est dix-neuf heures passés. Tigrou semblait au point de s'endormir et l'attraction principale était désormais sans intérêt. Ce fût Noxa qui nous réveillâmes enfin pour qu'on puisse rejoindre le parc et quitter cette prison pour animaux.

« Tant qu'il n'y aura pas trop de gosses. »

Ouais, simple formalité. Faith se laissa donc trainer dans cette plaine de jeu quasi vide - HALLELUJAH ! -, il était très grand, plus grand que le zoo, j'pense. Il devait faire le bonheur d'une centaine de gosses et le malheur de leur parent. Après avoir tout analyser, elle décida de monter sur l'un des jeux, faut dire que sa petite taille l'aide beaucoup. Arriver en haut, elle héla Noxa pour qu'il se ramène.

« Alors, tu viens ? »

« Tant qu'il n'y aura pas trop de gosses. »

Huhuhu. (Ah, ça te fait rire, Noxa ?) Bah ouais. C'était particulièrement ironique en voyant leur comportement. Si quelqu'un les aurait vus courir comme des cons la fois passée, 100 % sûr qu'ils auraient douté d'avoir vu des gens plus âgé que treize ans. Car oui. L'apparence est trompeuse. Ce n'est pas parce qu'on a l'air d'être mature et composé, qu'on l'est réellement. Noxa connait des milliers et des milliers d'exemples concernant cette petite remarque justifié. (Et nooooon, je ne parle pas de lui en particulier ! Namaisoh !) De vieux qui se comportaient comme des animaux sauvages, des parents qu'on aurait pu prendre pour des enfants, un gars trop cool trop balaise trop j'ai-la-classe-et-je-me-la-pète qui en fait aime les nounours et les écharpes roses tricotés par sa petite-copine. Et j'en passe. Malheureusement, ça marchait inversement aussi. Des people qu'on l'air d'être très heureux quand on les regarde, mais en fait ils sont brisés à l'intérieur. Et c'est bien ça qui tourmentait Noxa. Il était peut-être naïf et ne savait pas trop quoi faire quand il avait des doutes à propos de l'état mental d'un ami, mais sa compassion est d'une grandeur presque insupportable. Impossible d'ignorer le gamin quand il ressent la tristesse pour un problème qui appartient à vous et qu'à vous.

IMMENSE !

Immense je vous dis. C'était le paradis des enfants. Nan, que dis-je ? C'était même le paradis pour notre p'tit bout de chou ici. Si vous aurez vu l'expression qu'il portait sur son visage en voyant les couleurs et les jeux qui s'avéraient devant lui, vous aurez ou bien rit, ou bien pleuré. Oui, je vous assure que c'était presque cartoonesque de voir sa bouche s'ouvrir à la grandeur « ma mâchoire va toucher le sol parce que waouwiwawa quoi ». Et encore... je ne vous ai même pas cité les quelques pensées qui lui passaient par la tête. Comme un môme indécis à propos de ce qu'il allait choisir comme parfum de glace quand il y avait bien trop de choix. Monter sur le jeu-là ? Grimper là-dessus ? Faire de la balançoire ? Essayer de trouver comme marche ce machin ? (Ouais, y'avait des trucs bizarres dans la plaine de jeux). Faire du toboggan ? S'asseoir sur le banc plus loin et observer le tout avant de prendre une décision ? Faire un château de sable dans le bac à sable gigantesque enormesque size titan, même si ce n'était pas assez chaud pour enlever ses chaussures et chaussettes et de courir partout à pieds nus ? Tellement de questions, quelques peu de secondes, si peu de temps.

« Alors, tu viens ? »


Ah bah c'est Faith qui décide pour lui alors. Il lui lançait un sourire éléphantesque de largeur en riant à haute voix. Genre elle devrait lui rappeler qu'ils étaient ici pour faire les fous. Ses mains agrippèrent les objets qui étaient conçus pour aider les plus petits à monter et se hissa à côté de son amie. Il avait l'air un peu débile en rampant sur le plateau, mais ça ne le gênait pas vraiment étant donné qu'il avait aussi l'habitude de se faire prendre pour un con. (Et je répète : « Faites gaffe aux apparences ! »)

« Y'a un pont. »

En effet. Il y avait bien un pont. Le fabuleux pont pirate. Le truc qui se balance dans tous les sens quand on est dessus. L'objet qui menace la vie des enfants terrifiés d'hauteur. Ou surtout : qui effraye quand y'a un sale gosse pas-aimé qui commence à sauter dessus pour faire bouger le tout en ricanant comme un p'tit diable. Dans cette situation, je suppose que je ne dois pas préciser que le gamin qui pleurnichait sur le pont suspendu était bien Noxa. Ce tenant aux bords avec ses poignées blancs de tension et les larmes aux yeux. Les parents ne remarquent rien. Trop occupé à parler à tel personne de Chicago pour tel truc. Ou à chercher l'enfant justement - qui s'était (encore) enfuit pour profiter des quelques moments de détentes de la semaine sans les yeux bienveillants reposés sur lui.

Donc : une fois pour toute, Noxa allait vaincre sa peur.

« Tu crois que ça va s’écrouler si je saute dessus ? »

Plus jeune, Faith se serait surement crue au sommet du monde. Elle aurait surement regardé le paysage, un sourire de fierté aux lèvres et les mains sur les hanches. Si elle aurait été seule, elle aurait crié un 'Je suis le Roi du Monde'. C'est fou ce que les gosses parlent vite sans réfléchir. C'est vrai que pour eux, le mot 'Roi' était masculin et féminin, donc pour eux, Roi, c'était pareil que Reine mais pour eux le 'Roi' contrôlait tout contrairement à la Reine, 'fin quelque chose comme ça. La petite Faith aurait surement réclamé une photo de la part de sa génitrice ou de son géniteur, afin d'immortaliser cet instant. C'est fou ce que des choses banales peuvent se transformer en véritable évènement pour les plus petits, comme si c'était la chose la plus importante dans ce monde. On peut voir aussi ce phénomène chez des adolescent...dans des mangas et surement dans la vie réelle ! Quand Faith pensait à ça, elle restait toujours perplexe et essaie de chercher une réponse derrière son visage impassible. Mais finalement, elle ne trouvait jamais une explication plausible pour expliquer ce phénomène, l'imagination peut-être... Ou l'éducation ? Ou peut-être une voix sortie de nulle-part. Bon, oublions ça. Et puis, la version naine de Faith aurait surement cette idée bizarroïde de vivre dans ce parc, ne souhaitant pas le quitter. Une scène touchante, c'est vrai, jusqu'à ce que la gamine hurle et pleure avec un timbre de voix qui rivaliserait avec celle d'une chanteuse d'opéra, oui oui, beaucoup de décibels, à en devenir sourd. Heureusement, avec sa vie actuelle, Faith restait toujours très calme et ne réclamait que rarement des choses. Et ne demandez pas pourquoi.

C'est vrai que le terrain de jeu était très grand, trop même. Une bonne dizaine de jeux s'alignait en quelque sorte au centre du terrain et du haut d'une des tours - où se trouvait Faith -, plus loin, elle pouvait apercevoir le zoo et la sortie du parc. C'est là qu'elle sentit Noxa la rejoindre et elle le vit partir à pas lent vers le pont, de loin, elle pouvait le voir frémir. Faith s'assit sur une des barres et regarda le jeune garçon faire. Bizarrement, elle le vit s'immobiliser pour 'je-ne-sais' quelle raison. Quelques minutes plus tard, il lui adressa enfin la parole.

« Mhh... Je ne pense pas, puisqu'il fait pour ça. A moins que le bois soit vraiment vieux ou que le pont soit mal vissé... »

Faith s'interrompit brusquement. Ses derniers mots étaient assez péjoratifs sans qu'elle ne s'en rende trop compte. Elle décida de rectifier le tir.

« Mais sinon, il se serait surement écrouler depuis longtemps. Il parait qu'il est récent d'ailleurs. »

Faith espéra que ce fût suffisant pour que Noxa puisse enfin le faire, elle ne chercha pas à savoir pourquoi il avait posé cette question... A quoi bon ?

FLEE YOU FOOL !

« Mhh... Je ne pense pas, puisqu'il fait pour ça. »

Mais oui, c'est vrai ! Pourquoi n'avait-il pas pensé à ce petit détail avant ?! Si ce truc n'était pas en sécurité, ils ne laisseraient pas les mômes jouer dessus, right ? Impossible ! Il voyait déjà la catastrophe venir si jamais il se passerait un incident. Des parents qui agitaient des papiers en criant « I'm gonna sue you ! ». Tout ce dont ils avaient besoin après tout, c'est une masse de parents agacés et scandalisés à propos de l'état de sécurité d'une 'attraction' pour leur titi bout'choux. Non, non, non ! Ce machin avait été bâti sous de strictes normes de construction ! Sinon c'est la misère. Oh que oui. La misère à 100% sûr. Noxa en était formellement au courant, ayant vécu la même chose auparavant.

Il n'avait même pas eu quatre ans quand il s'était pété la gueule dans le parc de Florida (vives les vacances avec papa-maman) à cause des cordes de balançoire qui s'étaient brisés en plein vol. Pas bien. Hohoho. Vous aurez dû voir la tête qu'avait tiré sa mère. C'était limite The Hulk meets Cinderella. Elle - la mère composée et vue comme un ange aux yeux des hommes - avait perdu le contrôle et se lâchait en mode berserk. Nan, mais sérieux. Elle avait ordonné (oui, ordonner - c'est le pouvoir de la femme en rage - ou la femme tout court en fait) qu'on ferme cette pleine de jeu. Bien sûr, c'était quelque chose d'impossible, mais la balançoire (l'appareil en sa grandeur, pas seulement les cordes) avait été remplacé quelques jours après l'incident. Papa qui se montre derrière l'event ou simple coïncidence architecturale ? God only knows.

Donc yes. C'était sûrement safe.

« A moins que le bois soit vraiment vieux ou que le pont soit mal vissé... »

Mais oui... c'est vrai. Pourquoi n'avait-il pas pensé à ce encore-plus-petit détail avant ? Ce machin existait-il depuis qu'il était gamin insouciant ? C'était sûrement tout caca, tout pourri. Peut-être que ça supportait le poids des mômes de 5, 6 ou même 7 ans, mais soyons clairs... Noxa peut très bien être petit et mince, il ne pesait pas 23 kilos. Du coup, l'hésitation se marquait en lui. Le petit sentiment qui créa une voix dans la tête qui ne cessait pas de répéter : « Tu vas le faire, Noxa ? Tu vas vraiment le faire ? Tu connais tes risques ? Tu as évité ce machin toute ta vie... pourquoi essayer maintenant ? Est-ce que ça changerait vraiment quelque chose ? Parce que moi je ne vois pas, hein. Et puis, pourquoi recommencer ce dilemme ? Faire demi-tour est un bon choix aussi. Au moins tu ne risqueras rien. » AH MAIS CHUUUUT ! Appela sa conscience ou schizophrénie ou whatever - ce n'était pas agréable et il en avait marre d'hésiter.

Noxa allait faire quelque chose. Là. Maintenant. Dans trois secondes. Trois. Deux. Un. 0,99. 0,75. 0,64…

« Mais sinon, il se serait surement écrouler depuis longtemps. Il parait qu'il est récent d'ailleurs. »

Haaaaan ! Faith ! Y’a que les gentils qui essayent de calmer les gens. C’est bien ça. (Même si c’est elle qu’avait créé l’angoisse pour commencer… PUH). Sauf qu’il n’était toujours pas convaincu. Décidément il n’y avait qu’une seule manière : un pour tous et tous pour un !

(Traduit ça veut dire : Faith, viens avec moi comme ça on meurt ensemble si jamais ça s’écroule. Huhuhu…)

Il courait vers l’endroit où elle se trouvait et pria aux grands dieux des cieux ténébreux qu’elle vienne avec lui sans se poser des questions. Avec le poignet de la jeune fille serré entre ses mains, Noxa la tira en avant pour qu’elle soit obligée de marcher devant lui. Oway. Le monde des peureux est un monde cruel.

« Come with me ! »

Dès qu'elle plongea son regard bleuté dans les prunelles de Noxa, Faith avait eu l'impression d'avoir transmise une parole divine. La grande Révélation ou la 'Parole du Seigneur', comme il le dise à l'Eglise. ... Mouais. Elle se surprit à rire. Il avait beau avoir quinze ans - ou seize, elle oubliait sans arrêt - Noxa était resté au même stade qu'un enfant de primaire, et cela pouvait être amusant et agaçant. En même temps. Donc, ça peut aller. Mais bizarrement, dès que Noxa est près d'elle et qu'à moins de trois mètres se trouvent un terrain de jeu, Faith revient souvent au temps où elle était gosse, quelques flash-backs et une sorte de contamination qui fait que dès que Noxa était de bonne humeur, tout le monde l'était aussi. Avant, elle avait imaginé que Noxa pouvait ensorceler les gens, hypothèse qu'elle avait rapidement balayée. Et où était le rationalisme dans tout ça ? Nulle part. Elle ? Cela marchait uniquement quand elle était gosse. Un petit sourire qui se dessinait sur sa petite bouille d'amour, tandis qu'elle sursautait de joie - en avance -. La majorité craquait assez rapidement devant ce spectacle. Et la 'magie' semblait fonctionner encore chez Noxa. C'est vrai que c'est surement utile pour lui, un peu comme la petite taille - contraignante - de Faith.

Noxa était en pleine réflexion, suite à ses réponses. La blonde, quant-à elle, enleva ses chaussures, les lança quelque part et se retrouva pieds nus pour son plus grand bonheur. Elle s'avança légèrement, quand elle sentit une pression au poignet, de la part de Noxa. Il s'était enfin décidé ! Elle avança donc, aux côtés de Noxa, vers le pont et s'y arrêta un instant pour lui indiquer qu'elle irait en premier pour lui montrer que sa crainte était sans fondement.

« Regarde ! Le pont ne va pas s'écrouler ! »

Non mais sérieusement, on était à Seattle, pas dans une ville pourrie qui ne faisait pas attention à ses installations. Enfin bref. Pieds nus, Faith s'avança en première, faisant basculer le pont à cause de son poids, mais rien de contraignant n'était à signaler. Un léger sourire aux lèvres, elle tendit la main vers Noxa.

« Viens. »

Elle attendit. Faith attendit. Encore et encore. Patiemment, pour la première fois de sa vie. Au loin, une vieille horloge sonnait dix-sept heures. Perdre la notion du temps, cela était souvent fatal. Sauf pour elle. Dis, petit Noxa. La rejoindras-tu ? ♪