❝LAST CRUSADE.

« Du bonheur à l’état pur, brut, natif, volcanique, quel pied ! C’était mieux que tout, mieux que la drogue, mieux que l’héro, mieux que la dope, coke, crack, fitj, joint, shit, shoot, snif, pét’, ganja, marie-jeanne, cannabis, beuh, péyotl, buvard, acide, LSD, extasy. Mieux que le sexe, mieux que la fellation, soixante-neuf, partouze, masturbation, tantrisme, kama-sutra, brouette thaïlandaise. Mieux que le Nutella au beurre de cacahuète et le milk-shake banane. Mieux que toutes les trilogies de George Lucas, l’intégrale des muppets-show, la fin de 2001. Mieux que le déhanché d’Emma Peel, Marilyn, la schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell et le grain de beauté de Cindy Crawford. Mieux que la face B d’Abbey Road, les CD d’Hendrix, qu’le p’tit pas de Neil Armstrong sur la lune. Le Space-Mountain, la ronde du Père-Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du Dalaï-Lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzy, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson. Mieux que Woodstock et les rave-party les plus orgasmiques. Mieux que la défonce de Sade, Rimbaud, Morisson et Castaneda. Mieux que la liberté. Mieux que la vie...»

Cassiopée marchait pensive, cela faisait quelques jours qu'elle était dans cet état, perdue dans ses pensées, indisponible, cet air agacé ne quittant pas son visage. La moindre parole qu'ont prononcée l'énervait et provoquait chez la jeune femme de petit soupirs courts et saccadés, montrant bien le peu d'intérêt qu'elle portât aux personnes l'entourant à ce moment-là. Elle était odieuse. Mais elle ne s'en voulait pas, elle trouvait même que c'était bien peu face à ce qu'elle ressentait. Elle se sentait trahie. Il y a deux jours de ça, alors qu'elle rentrait chez elle, elle avait aperçue Ethan dans une ruelle, semblant être bourré. Un peu comme d'habitude, jusque-là, tout allait bien, c'était le quotidien. Mais c'est peut-être lorsqu'elle s'approcha pour lui demander ce qu'il faisait ici, qu'elle vit Faith dans ses bras, leur deux visage se rapprochant à une vitesse surprenante, qu'elle s'arrêtât net, sans un motte. Elle ne ressentit tout d'abord rien, ce qui était légèrement inquiétant, elle qui avec son caractère les aurait déjà séparés. Mais à ce moment-là, elle ne fit rien, restant plantée dans la rue, les bras ballants, les yeux écarquillés, les lèvres entrouverts. Puis elle se détourna de cette scène, se sentant de plus en plus en colère. Elle se sentait tellement bête d'avoir été confiante, d'avoir crû un seul instant qu'elle avait une quelconque emprise sur Ethan. Elle l'aimait après tout, non ? Enfin peut être. Mais pour le moment elle ne l'aimait plus, elle le détestait, tout comme Faith. Elle détestait cependant déjà avant l'incident la jeune femme. La shiyo n'avait au départ, rien à rapproché à sa semblable. Mais aujourd'hui elle avait une raison bien précise et définit.

Il faut le savoir, Cassiopée est quelqu'un de très jaloux et possessif, qui insupporte être spectatrice devant une scène qui la révolte. Mais elle ne dit rien, restant dans le silence. C'était pourtant dur de faire comme si tout allait bien, alors qu'elle avait une hargne sans pareille. Ne pas croire que la jeune femme est toujours calme et pertinente, essayant d'être élégante, qui a un rire discret et des manières correctes. Ce n'est qu'une façade pour le boulot, sinon elle ne serait acceptée dans aucune ambassade, on ne lui accorderait peut-être pas le droit d'exercer si elle ne jouait pas la femme agréable au quotidien, qui lorsqu'elle parle, a un fond fleuri derrière elle et des paillettes. Dans ce cas-là, arrêtez de lire des Shojos. Mais cette image restait gravée, et quoi qu’elle fasse, celle-ci repassait sans cesse dans son esprit. Leur deux visages se rapprochant, leurs lèvres se touchant. C'était le baiser qui lui parut le plus écœurant à ses yeux. N'importe qui. Il aurait pu embrasser une clocharde, une bonne sœur. Elle en aurait même rie, lui disant qu'il n'avait pas froid aux yeux, qu'il était fou. Elle aurait fait une totale abstraction de tout ça. Mais là tout était différent. Qu'importe, qu'ils soient bourrés, que ce soit un baiser pour le "fun" ou même par amour. Ça restait une faute. Et la jeune femme était extrêmement dure avec les gens. Elle se laissait elle-même aller à des fautes, on ne lui faisait pas de remarques. Cependant lorsque ce sont les autres qui commettent une infraction, elle ne vous rate pas. Et son côté rancunier n'arrange rien.

Avec l'une des personnes qu'elle aimait le moins. Il aurait pu embrasser sa meilleure amie, même ça, elle aurait pu lui pardonner, pas aussi facilement que le reste, mais elle aurait pu être conciliant et compréhensif. Mais là c'était Faith. Et tout ce qui touchait à cette jeune femme était un sujet venimeux, quelque chose dont Cassiopée n'aimait pas parler, qui agaçait facilement, qui se terminant toujours de la même manière : Elle closait la discussion rapidement de manière sèche, avec un large sourire faux. Fuir ses pensées lugubres, essayant de relativiser. C'était l'effet de l'alcool, c'était parce qu'il faisait nuit, le goût du risque et de l'interdit. Parce que ça devait arriver un jour ? La jeune femme sortit de son bureau, allant au parc. L'endroit l'apaiserait sûrement, ça l'aiderait à se dire que ce n'était pas si grave, à être plus souple au niveau de son caractère. Se posant sur un banc, la jeune femme aux cheveux rouges ferma les yeux, profitant du pâle soleil. Si lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle n'était pas tombée sur le jeune couple se promenant, elle aurait pu même clore cette histoire, en se disant qu'elle en discuterait à l'occasion avec Ethan, sans se fâcher, parce qu'après-tout l'erreur était humaine. Cassiopée était prête à n'en avoir rien à faire. Elle. La femme si dure, si rancunière, qui avait un caractère sûrement abominable. En voyant de loin les deux silhouettes, elle se dit qu'elle rêvait, c'était trop énorme. À force de penser à cette histoire, d'avoir un taux de caféine élevée, elle en avait des hallucinations. Ayant un petit soupir, elle cligna plusieurs fois des yeux, passant même sa main sur ses yeux, un sourire amusé par sa bêtise. Mais celui-ci s'effaça bien vite lorsqu'elle remarque que ce n'était pas vue qui lui jouait des tours.

Elle ne s'énerverait pas. La jeune femme avait conclu cette histoire, toute seule, comme une grande, contrôlant toutes émotions. Elle avait même réussi à relativiser. Mais on ne peut toujours prendre sur soie. D'ailleurs les battements rapides de son cœur lui rappelèrent bien vite la réalité. Elle avait joué à la compréhensive, elle y avait même crû. Une boule au ventre, le cœur battant, elle resta statique sur son banc, les passants la regardant bizarrement. Mesdames et messieurs, vous êtes en train de voir l'effroi qui parcours peu à peu cette jeune femme, qui essaye pas tous les moyens de se résonner. Parce qu'elle sait qu'elle risque de faire quelque chose d'horrible, qu'elle s'en voudra même peut être, même si elle déteste la personne qui va subir. C'était cette horrible impression, tout d'abord un effroi sans nom. Un frisson vous envahit, et puis là, comme le début d'une chanson, le rythme arrive. Ça c'est les battements rapides et saccadés de votre cœur. La boule au ventre qui vous anime, c'est toute la hargne que vous refusez de faire sortir. Et cette expression de gamin à qui l’on aurait volé son jouet, c'est de l'effroi. Je dis effroi, mais ça pourrait être de l'affolement, de l'anxiété, de l'angoisse, de l'appréhension, de la crainte, de l'épouvante, la frayeur. Pire qu'un film d'horreur, qu'une grande mère sans culotte, que le fond du paquet de céréales, que le lundi matin, que le fait de se faire trahir.

C'est ça de trop croire aux autres. On finit par être déçu. C'est comme lorsqu'on voit la pub pour un beau jouet à la télé, on le demande, on le veut, on le quémande. On fait la vaisselle, on range sa chambre, on ne fait pas d'histoires pour aller se coucher. Et finalement on l'a et là on se dit que ça va être le nirvana. Sauf qu'au bout d'une vingtaine de minutes, lorsque vous avez exploité au maximum le jouet, celui-ci devient banal, et il vous ennuie. La jeune femme ne savait pas ce qu'il se passait dans l'esprit d'Ethan, à être soudainement si proche de Faith, mais elle refusait d'être dans le rôle du jouet qu'on met de côté pour un autre. Se levant soudainement, elle fixa les deux silhouettes se trouvant à l'autre bout du lac. Et maintenant qu'elle était debout, qu'est ce qu'elle pouvait faire ? Mais l'effroi avait fait place à la colère. Lorsqu'elle croisait la jeune femme, elles se battaient. Il n'en avait jamais été autrement entre elles. C'était d'ailleurs plus un rituel à force, qu'un réel envie de se battre. Mais aujourd'hui c'était totalement différent. Cassiopée avait une raison, d'activer sa GEM et de donner son maximum pour mettre à terre son adversaire. Parce que sa jalousie et son côté possessifs venaient lui rappeler qu'elle était mauvaise comme personne, et non pas l'image qu'elle donnait sans arrêt. Elle hésita une seconde, est-ce qu'elle faisait bien ? Cette hargne n'était-elle pas inutile après tout ? Elle s'en voudrait sûrement un moment donnée, mais pour le moment, elle n'écoutait plus sa conscience.

Activant sa GEM, un halo bleu pâle et clair entourant la jeune femme se forma soudainement. Une armure rouge se forma recouvrant la peau de la Shiyo, deux bouts de celle-ci rebiquant sur son visage, ses cheveux maintenus en arrière, ceux-ci soutenus par un serre-tête, une seule mèche se déposant sur son visage. S'élançant, elle traversa le lac en effleurant la surface de celui-ci, une sorte de couloir d'eau se formant à son passage. Il fallait se rappeler que la jeune femme contrôlait la pression ainsi que la gravité, il lui était donc facile de corrompre les lois de l'apesanteur. Elle fonça droit sur Faith, essayant d'éjecter celle-ci. Cassiopée ne prêta aucune attention à Ethan, posant ses pieds sur le sol, les sourcils froncés, en position pour parer n'importe quel coup. Il fallait avouer que son armure avait évolué depuis leur dernière ne rencontre, et la jeune femme avait dorénavant deux lames intégrées sur ses avants bras, qu'elle maniait cependant encore maladroitement comparait à ses fils. Son regard était sombre, tout comme son expression, elle fixait son adversaire d'un air dédaigneux. En voyant le combat débuté, les civils étaient partis en courant, les forces de l'ordre n'intervenant pas. C'était un Pilier après tout, elle savait ce qu'elle faisait. Voilà ce que ces gendarmes pensaient, laissant la jeune femme aux cheveux rouges faire. Mais elle même n'avait pas conscience des dégâts dont'elle pourrait causer. Cassiopée en colère devenait violente, elle qui d'habitude préférait retenir ses coups et préférer utiliser son pouvoir pour mettre fin au combat sans qu'il y est trop de blessures. Aujourd'hui le but était le maximum de blessures.

Repartant à l'attaque, ne se souciant pas si la jeune femme s'était relevée où si celle-ci eût pu activer son armure, elle sortit les deux lames d'un geste rapide, se dirigeant droit sur Faith. Aucune chance, elle n'aurait ni répit, ni cadeaux. Ce genre de combats, c'était l'adrénaline et l'excitation mélangées, la hargne au ventre. Car il fallait rappeler qu'une Shiyo était entraînée pour cela et que celle-ci pouvait même dans cette situation, ressentir beaucoup d'exaltation.

« FAIITH ! » Ce fût un cri, rauque et grave, accompagnant son geste, son ressentiment.

❝LAST CRUSADE.

« Le problème, c’est que même si tu m’disais « je t’adore » j’te croirais pas ! Je sais plus quand tu joues et quand tu joues pas. J’suis perdue... Attends deux secondes, j’ai pas fini... Dis-moi qu’tu m’aimes... Dis-moi juste que tu m’aimes. Parce que moi j’oserai jamais te l’dire la première, j’aurais trop peur que tu crois qu’c’est un jeu... »

Cassiopée regarda avec une once de pitié dans le regard, la jeune femme sans défense retombée lourdement à terre, un léger pincement au cœur la prenant. Il fallait avouer qu'elle n'avait pas prit le temps d'examiner Faith, celle-ci ayant un bandage assez important sur sa jambe. Elle ignorait quel genre de blessures ou d'accidents la tourmentait, le combat avait commencé. La Shiyo marcha calmement vers elle, son pas lent, le bruit de son armure à chacun de ses pas. Son regard gris ne quittant pas son adversaire. Quel genre de sentiments pouvaient animer une telle hargne ? Une jalousie et une possession sans nom, qui rongent. Certaines pleuraient sur leur sort, se morfondaient. Se demandant sans cesse intérieurement ce qu'elles avaient pu faire pour que cela leur arrive, à elles. Mais la jeune femme aux cheveux couleur grenat n'était pas de ce genre, et c'était de la colère qui montait en elle plutôt que de la tristesse. Qu'elle s'en veuille. Toutes les raisons, même les plus infimes, les plus exécrables, toutes valaient leur pesant d'or dans la balance de l'inconscient. Lorsque la Shiyo fût en face de la jeune femme, elle posa son regard sur elle. Elle n'activait pas sa GEM. Le refusait-elle ? Quelques secondes de silence passèrent, sans qu'aucune des deux ne bougent. La traînée de terre se trouvant au sol, retraçant le chemin, l'impact et la chute de la jeune femme se trouvait balayait par le vent léger qui soufflait. Combien de temps allait encore durer ce silence, cette inactivité, alors que la combativité bouillonnait dans les veines de Cassiopée. Elle ne répondit cependant pas à sa phrase. Elle, cinglée ? Secouant pensivement la tête, la jeune femme ignora sa remarque. Celle-ci était inutile dans toute sa totalité, sa globalité. Elle avait perdue ses réflexes ou elle refusait de se battre ? Deux notions bien différentes et inexpliquées que la Shiyo aurait aimé éclaircir, cependant l'empressement de combattre la poussa à parler. « Pourquoi n'actives-tu pas ta GEM ? » Sa voix sonnait comme un défi, grave et pressé, ne butant sur aucuns mots. L'impatience la gagnait, peu à peu, elle attendait encore la moindre réaction de sa part. Son regard planté dans le sien, elle finit par soupirer, s'approchant encore de Faith. Son air agacé au visage, elle fixa quelques secondes la GEM de la jeune femme, avant de prononcer dans un ton très solennel : « Moi, Cassiopée Rena Curtis, quatrième Pilier, je t'ordonne de dévoiler ton pouvoir, Rubis Explosif. » Puis d'un geste lasse, elle effleura du bout des doigts la pierre rouge, celle-ci s'illuminant. En tant que Pilier, on a certains droits, tel que celui de pouvoir activer la GEM d'une Shiyo en cas d'urgence, d'absence du Master ou bien de problèmes au niveau de la GEM. Il était clair qu'il n'y avait aucun cas de force majeur, mais si la jeune femme refusait d'activer sa pierre d'elle même, il était clair que Cassiopée venait de l'y forcer, contre son grès. Se reculant, elle regarda l'armure, la transformation ce faire. Une fois que la Shiyo serait en armure, même si elle refusait toujours de se battre, elle ne subirait pas de pleins fouets les coups et les attaques. La jeune femme venait de lui faire une fleur en quelque sorte si vous préférez, même si du premier abord, c'était plutôt un ordre, qu'elle lui forçait la main. Cassiopée le savait, elle aurait sûrement des ennuies après ce qu'elle venait de faire. Activer la pierre d'une Shiyo, c'était assumer les dégâts ainsi que les pertes, être la seule coupable quoiqu'il arrive. Fermant un instant les yeux, elle sentit le stress montait, formait une boule dans son estomac. Combien de temps encore, lui restait-elle, avant que ses prises de risques ne l'achève ? Elles étaient maintenant cependant d'égale à égale, on ne pouvait plus lui reprocher de s'attaquer à plus faible qu'elle. Il avait suffit de revêtir son armure, pour qu'elles puissent enfin se mesurer. La jeune femme aux cheveux rouges esquissa un pâle sourire, ce petit combat qu'on aurait pu décrire d'amicale de manière ironique, allait devenir une sorte de vengeance. Elle pardonnait bien des choses, elle aurait pu pardonner cela. Mais il fallait croire que c'était trop tard et que les hostilités allaient commencées.

Pourtant la jeune femme eut une seconde de doutes, durant lesquelles, elle se questionna. Si tout cela valait réellement la peine, au final. Si cet événement n'était pas tout simplement la goutte de trop qui faisait déborder le vase ? Ce serait pourtant injuste que Faith paie pour tout, même si cet événement avait été le commencement de l'état dans lequel elle se trouvait en ce moment même. Dans le doute, presque pour justifier ses actes sans pour autant aller droit au but, Cassiopée dit en fixant la jeune femme : « Ça a toujours été comme ça, dès qu'on se voit, on se bat, ça n'a pas à changer aujourd'hui Faith. Blessé ou non. Elle baissa son regard quelques instants sur ses bandages avant de rajouter plus calmement d'une voix basse à peine audible, assume tes erreurs. » Ethan, c'était sûrement ce que la jeune femme avait de plus chère à ses yeux, si même lui on lui prenait, lui enlevait, alors qu'est ce qu'il lui restait ? La Shiyo se plaignait souvent de lui, elle n'avait jamais de temps pour lui, elle le rejetait souvent aussi. Elle n'était pas toujours tendre, et il n'y avait que dans de rares moments d'intimités qu'elle était totalement sincère envers lui. Ressentir, éprouver, ça la gênait. Alors le moindre indice lui montrant qu'elle pouvait le perdre, l'inquiétait. Elle ne le montrait pas, ne disait rien, mais si Ethan venait à ne plus faire partit de sa vie, alors peut être, serait-elle anéantie. Et toute personne, susceptible de s'entraver entre eux, rendait Cassiopée encore plus possessive. Il fallait bien qu'un jour, quelqu'un découvre sa sensibilité, celle qu'elle cache derrière son armure. Fermant les yeux, elle écouta quelques instants le silence, pesant après cette panique. Lorsqu'elle ouvrirait les yeux, il n'y aurait plus aucun moyen de communiquer, elle avait déjà assez perdu de temps, ce ne serait plus la peine d'exiger des explications. Ouvrant calmement les yeux, elle prit une grande inspiration, relevant sa tête. Elle devenait enfin sérieuse, elle utiliserait son pouvoir jusqu'à ce qu'elle soit à terre s'il le fallait. Dans un geste lent, elle tendit alors ses bras se trouvant le long de son corps, les poings fermés. Dépliant lentement ses doigts, des fils apparurent le long de ses doigts, lumineux et coupants. Les lançants en direction de Faith, tout en faisant un bond en arrière pour prévoir une attaque, elle attendit que les lames attachées aux fils atteignent leur cible avant de les sectionner. Leur dernier combat lui avait appris de nouvelle chose sur les techniques de la jeune femme, ses méthodes. L'attaquer avec ses fils n'était qu'en réalité un moyen de la distraire quelques instants, quelques secondes durant lesquels elle ne serait concentré que sur les armes fonçant sur elle. Cassiopée profita de ses quelques infimes secondes pour rapidement dévier sur la gauche, un nuage de poussière s'élevant. Jetant un coup d'œil en arrière, une idée lui vînt. La Shiyo se trouvant en face d'elle utilisait le feu, mais craignait sûrement l'eau dès que celle-ci était transformée. Apparaissant derrière la jeune femme, elle leva sa jambe, frappant l'armure de celle-ci, restant quelque instants en suspend, les deux forces s'affrontant. Reculant soudainement, elle réfléchissait au moyen de l'attirait près du lac.

La Shiyo décida dans la précipitation d'engager un combat corps à corps, celui-ci servant à l'affaiblir et à la mener près du lac. Dans un geste rapide, elle passa sa main sur son avant bras, faisant apparaître une lame. C'était toujours utile d'avoir autre choses que des fils, aussi utile soient-ils. S'approchant rapidement de Faith, elle s'appuya sur son épaule, faisant habilement basculait son corps de l'autre côté, derrière elle. Cassiopée ne comptait pas perdre, elle se le refusait. Aujourd'hui, peut être plus que n'importe quel jour, elle serait plus concentrée, plus habile, plus forte encore que les autres fois. Cette fois l'enjeux n'était pas un peu de fierté ou une réputation à tenir, ce n'était à ce moment là, plus le jeu d'adolescentes qu'elles avaient créer entre elles à l'époques. C'était bel et bien un combat. La jeune femme ne devait pas compter sur son pouvoir, cela aurait été inutile. Se fatiguer dès le début du combat l'aurait empêcher d'exploiter ses limites. Elle esquivait du mieux qu'elle pouvait, serrait les dents lorsqu'elle était touché et s'efforcer de penser que c'était la dernière fois, qu'elle serait plus vigilante. Elle n'arrivait pas à l'affaiblir assez, elle perdait trop de temps. Faith, même blessée, restait une adversaire intéressante. Mais il était temps de devenir plus sérieuse, elle avait trop sous-estimé la jeune femme. Il fallait qu'elle l'affaiblisse au plus vite avant que ce ne soit elle qui perde peu à peu force et habileté.