Sujet: « Nous sommes en guerre, non ? » Mar 5 Avr - 21:52
HALEY & MANOLO
Le passeur avait dit vrai. Le tunnel débouchait bel et bien sur ces espèces d’égouts. D’après lui, c’était un ancien tunnel, dans lequel passaient des voitures avec des roues, jusqu’à ce qu’il soit engloutit sous l’eau, à cause d’un certain réchauffement climatique. Manolo l’avais laissé dire, convaincu que cette histoire de voiture à roues était loufoque, mais il fut bien obligé d’admettre que pour ce qui était de la fonte des glaciers, il était au courant. Sortir du QG dans l’ombre était peut être une mauvaise idée, mais il fallait bien ; un groupe de Jades rodaient devant la planque, aussi voyant qu’une tache de sang sur une chemise blanche. S’il était sorti, il aurait encore dû se battre, et, bien sûr, encore dû tuer. Mais, en ce jour, Manolo répugnait à tuer. L’idée lui donnait des nausées, il n’en avait pas envie. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui, c’était la fête en ville, mieux valait ne pas gâcher le plaisir de ces pauvres gens, mieux valait être sage. Pourquoi était-ce la fête ? Aucune idée, c’était fête. Pour une fois, il n’avait pas reçut d’invitation, pour une fois il avait la paix, pour une fois, il était bien. Juste bien.
Un pied devant l’autre, le trottoir l’obligeait à marcher comme sur le podium, pas un seul faux pas, sinon « plouf ». Voilà tout. Même ici, alors qu’il n’y avait personne, il devait se déplacer comme un détraquer. Formidable, fabuleux ! Un juron, puis deux, puis trois. De quoi râler toute une journée, oui. Le modèle passa sur l’autre rive ; l’endroit avait beau être sombre, il y percevait toujours les bruits, les gros bruits, les bruits flagrants des ennemis. Grillé. Oui, voilà, juste grillé, c’est simple et réaliste, ça, être grillé, prit sur le fait, s’être fait avoir. De toutes petites choses, voilà, qui font de nous des êtres toujours pris, toujours coincé. Manolo se calla contre le mur, histoire de voir quels horribles petits hommes allaient donc débouler, essayer de l’avoir, et, bêtement, tomber dans l’eau poisseuse du sol. Voilà. Les pas se rapprochèrent, se faisant plus fréquents, plus durs, et plus souples. Puis plus rien. Tout s’était arrêté. Pas un souffle, pas un dérapage, rien. Soit il était complètement sous l’emprise d’une nouvelle drogue dont il n’avait pas même entendu parler, soit il avait affaire à un nouvel adversaire. Sans bruit, il repassa de l’autre côté. Une grande enjambée suffisait pour ne pas tacher l’eau, pour ne pas salir son être, pour rester clean.
« SURPRISE ! »
Manolo s’écrasa sur le sol. Une chance et un malheur à la fois, il était propre, mais sur le sol. Alors c’était une femme. Un peu trop excitée pour être une femme. Une gamine. Futée pour le moins. Une pression de sa part sur le dos de Manolo lui permit même de savoir qu’elle était maigre, très maigre. Elle le piétinait. Devait-il en rire ou en pleurer ? Bonne question. Une gamine le piétinait. C’était risible. Avec finesse, le mannequin glissa sa main vers sa poche, puis il farfouilla, lentement, afin qu’elle ne s’en rende pas compte. Au bout d’un temps de piétinerie, il se releva, faisant au passage basculer la gamine dans l’eau. Alors que celle-ci se débattait avec les saletés, il s’épousseta d’une main, alors que l’autre restait en attente dans sa poche. Il lui lança un regard triste, puis il retira lentement la main de sa poche, histoire de lui faire peur. Au bout d’un temps, son calepin et un crayon furent sortis, braqué devant la gamine. Manolo se mit à genou ;
« C’est un autographe que tu voulais ? Il suffit de demander, petite. »
Il lui sourit, alors que le visage de celle-ci se décomposait. Un bredouillis résonna dans le tunnel, puis elle se remit à patauger, mais vers l’opposé, cette fois-ci. Elle s’extirpa avec difficulté de l’eau, puis se mit à courir vers la sortie. Ou plutôt vers le rayon lumineux d’en face. Au risque de tomber à nouveau. Et elle tomba. Mais pas à cause d’une perte d’équilibre, non, non, à cause de quelqu’un. Manolo ne riait plus, il sorti d’office son flingue, un gros calibre, pour ce jour. Une grimace se dessinait peu à peu sur son visage, c’était plus d’la rigolade, cette histoire.
Sujet: Re: « Nous sommes en guerre, non ? » Jeu 7 Avr - 18:44
Tell me a story
Je me tenais au bout d’une rue. Je venais d’abattre de sang froid un Jade Harbor. Qui était-il ? Je ne sais pas. Un dealer d’organe… Il était entrain d’enlever une jeune femme pour l’emmener dans un « hôpital » pour soit disant la faire maigrir… Elle n’avait que la peau sur les os cette petite… Elle avait à peine 17 ans… Ce genre de mec me dégoutait complètement. Elle tremblait de tout son être. Je m’approchais d’elle en essayant d’arborer un sourire plus ou moins réconfortant mais je n’y parvins pas. Je lui passais ma veste pour qu’elle dissimule les tâches de sang et ramassait les douilles.
« Va… Rentre chez toi tu n’as plus rien à craindre. » l’informais-je d’une voix froide, presque tranchante.
Elle leva ses yeux vitreux vers moi et s’enfuit en courant alors que je soupirais lourdement. J’allais encore devoir rendre des comptes… Et Alex m’en voudrait… Il n’aimait pas que je tues si je n’avais pas une bonne raison… Je la trouvais plutôt bonne, lui surement que non… Enfin bref. Je rangeais mon arme et essuyais d’un revers de main la trace de sang présente sur ma joue avant de m’enfoncer dans la ruelle. Pourtant j’étais bien, sereine, comme si j’avais bien agit… Je me retournais doucement et aperçu la jeune femme tourner pour rejoindre la grande rue ou tout un tas d’agitation avait lieu. Les Jade Harbor avaient décidés de fêter le printemps… Qu’elle idée stupide, c’était le meilleur moyen de se faire tuer par nous. Nous étions peut être fou, mais pas au point d’inviter nos ennemi à s’amuser avec nous. Ils ne nous avaient pas invités ? Autant pour moi, j’y suis alors venue de mon plein gré.
Je me repris ma marche, un sourire satisfait sur les lèvres. Au bout de cinq petites minutes, une bande composée de trois hommes arriva. Je soupirai et priais pour qu’ils ne soient pas verts. Je levais un regard morne sur eux et passais à côté en les ignorants. J’entendis alors des bruissements et je posais la main sur la dague que j’avais à la ceinture, discrètement. Que me voulaient-ils ? Je n’avais pas de balles, alors qu’ils ne m’enquiquinent pas… Qu’ils me laissent en paix…
Je continuais de marcher lorsque je me rendis compte qu’ils revenaient vers moi. Je soupirais, ils étaient verts et avaient trouvé le cadavre de leur collègue. Je sautillais sur place quelques secondes le temps de me remettre correctement dans mes chaussures à talons et commençait à courir. La course poursuite en talon est un sport ou les femmes sont les meilleures. Je n’échappe pas à la règle. Je tournais et retournais dans les rues de cette ville que je ne connaissais pas encore et je finis par bifurquer dans une ruelle. Je m’arrêtais, pensant les avoir semés, et je remis en place un nœud bleu teinté de sang qui attachait mes cheveux en une natte sur le côté. J’en profitais pour appeler Alex.
« Je suis dans le quartier sud. Quoi ? Oui… Non ne t’énerve pas Alex, je devais le faire. Pourquoi ? Parce que c’était une ordure. Non. Je suis poursuivie. Quoi ? Maintenant ? Je vais faire ce que je peux mais je ne te promets rien… Si j’ai récupéré les données ? Oui bien sur, pour qui me prends-tu ? »
J’entendis alors des pas courir vers ma position. Je soupirais.
« Bon, ce n’est pas que je m’ennuie Alex, chéri, mais j’ai été rattrapée. Oui je rentre dés que je peux. Arrête ton sermon de Big Brother protecteur, je sais ce que je fais. » le sermonnai-je avant de raccrocher sans lui laisser le temps de répondre.
Je rangeais mon portable dans la pochette en bandoulière que je portais et je recommencais à courir alors que mes poursuivant entraient dans ma rue.
Ruelle après ruelle, passant après passant, je ne réussis pour le coup, pas à les perdre de nouveau. Je tournais alors à droite, pensant bien faire, sauf que je me retrouvais dans une impasse.
« Merde… » lâchais-je d’un coup.
J’observais autour de moi et cherchais une échappatoire. Je repérais alors une bouche d’égout. Je grimaçais en m’approchant. C’était le seul moyen d’éviter de me battre… J’étais bien trop fatiguée à présent pour le faire. Je l’ouvris alors rapidement et me glissais dedans. Je rabattis le couvercle juste avant l’arrivée des hommes dans cette même ruelle et glissais de l’échelle pour m’étaler dans l’eau vaseuse des sous sol.
« Fait chier ! » m’exclamai-je
Je me relevais et commençais à épousseter mes vêtements pour enlever le plus de saleté possible. Je détestais ce genre de situation. J’arpentais alors les aller de ces tunnels malodorant ou les rats faisaient des courses de vitesse. Je soupirais et arrivait sur une embouchée plus éclairée lorsque quelqu’un me percuta de plein fouet. Je fronçais les sourcils, et, malgré l’obscurité, je distinguais le visage de cette jeune fille que j’avais sauvé une petite heure plus tôt… Que faisait-elle là… ? Je levais les yeux et aperçu une silhouette au loin. Elle pointait une arme sur moi, je le sentais. J’aidais la jeune fille à se relever et elle déguerpie aussitôt. Je soupirais et me tournais vers lui, la main sur ma dague. Je savais que s’il me tirais dessus, il me fallait me rapprocher pour le toucher mais bon, je n’avais que ca.
« Qui est ce ? » demandai-je d’une voix froide et dénuée de sentiment.
Je connaissais son aura, du moins je le croyais… Je ne sais pas, comme s’il était de mon côté… Comme si c’était mon allié… Pourtant, il me tenait en joug.
Haley C. DOUGLAS
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