J’avais acheté, il y a de cela quelques jours, une arme. Quelque chose d’ancien qui m’avait plus aux premiers abords dans une vitrine de la ville. J’avais apprécié son contacte, froid mais doux, sa cross de cuir et son canon assez long. Je l’avais acheté sur le champ, sachant très bien que je ne m’en servirais jamais. Et c’est d’ailleurs pour ca que j’avais placé cette annonce.

Je m’étais faite remontée les bretelles pas Moe parce qu’elle n’appréciait pas plus que ca les armes, drôle pour une enfant qui est amoureuse d’un mafieux, et elle m’a ordonnée de m’en débarrasser. J’ai un peu boudé, une arme pareille tu la garde précieusement et tu en fais un objet de collection. Et puis il peut servir pour des petites missions. Mais non, la princesse avait décidé que je devais le revendre ou le jeter. J’avais soupiré et j’étais sortie de la maison en colère. J’aurais tellement aimé le garder… Enfin, j’avais apposé une annonce dans le hall du QG, quelqu’un serait peut être intéressé. Et ce fut le cas.

Deux jours plus tard, je reçu un sms d’un numéro inconnu m’informant qu’il était intéressé par l’arme et qu’il me donnait rendez vous dans un magasin de piano du coin le lendemain. J’avais trouvé le lieu étrange et la réponse un peu soft mais j’envoyais un simple « ok » pour confirmer et attendit patiemment le lendemain.

C’était aujourd’hui, que je devais vendre l’arme. Je la regardais une dernière fois. J’étais quelque peu triste de m’en séparer mais après tout, il le fallait. Je la plaçais dans une pochette en velours puis dans mon sac à main avant de me diriger dans la douche, l’eau brulante coulant abondamment sur mon corps nu. Je terminais rapidement et enfilait une jupe noire et un chemisier rouge avec une paire d’escarpin de la même couleur puis j’attrapais mon sac et sorti.

C’était plutôt une belle journée et je décidais de m’y rendre à pied, j’avais repérer le local la veille et il n’était pas très loin de la maison. Il y avait un tout petit vent, calme et doux, et le ciel était d’un bleu azur qui ne laissait aucun doute quant au temps qu’il ferait aujourd’hui. Je me dirigeais quand même à reculons vers l’endroit, je ne voulais pas réellement m’en débarrasser mais bon, je le faisais, pour elle… encore.

J’arrivais au magasin et entrais dans la boutique. C’était propre et calme et un homme travaillait derrière un comptoir, surement à faire ses comptes. Je le saluais d’un sourire avant de m’avancer vers lui.

« Bonjour, je cherche Monsieur Johnson. » annonçai-je doucement, comme pour ne pas briser le silence religieux qui régnais dans la pièce.

Il leva les yeux vers moi à l’entente du nom et posa son stylo avant de se lever.

« Suivez-moi. »

Il me guida dans le sous-sol, beaucoup moins propre et moins agréable a la vue. Je fis la moue et éternuait sous la poussière présente dans l’escalier. Mais arrivée en bas, je fus surprise. La salle était clean, nette. Rien ne dépassait. Les différentes armes étaient rangées correctement et une table trônait au centre de l’endroit. D’ailleurs, un homme était assit sur cette même table. Assez grand, beaucoup plus que moi du moins, des cheveux blonds en bataille et des yeux dorés posés sur une montre.

« Elle est là Nate » annonça le patron avant de remonter.

Je le regardais partir et me tournais vers lui, un petit sourire en coin accroché aux lèvres. C’est bien, il était sexy~

« Bonjour, Avery Kindsley, je suis venue pour l’arme. » expliquai-je même si je savais qu’il se doutait de qui j’étais.

Je compris rapidement que le monsieur face à moi ne s’attendait pas à voir une femme. En même temps… Ce n’était pas commun. Ici, soit les femmes étaient des Shiyos, soit elles étaient des prostituées. Mais voir une femme avec une arme, ca leur faisait toujours un petit effet. J’eus un petit sourire en coin devant son air ahuri. Mais même ainsi il était beau… J’aimais les hommes, ca oui, tout le monde le savait. Et je n’hésitais pas à jouer avec eux pour avoir des informations pour mener à bien mes missions. Mais là, je devais juste vendre l’arme. Je fis une moue enfantine et discrète, je ne pourrais pas prendre ce prétexte pour le mettre dans son lit… Plus qu’a trouver autre chose. Il resta perplexe face à mon prénom aussi. Quoi ? Ma mère aimait trainer sur des sites de prénoms à la con, je n’avais rien demandé moi ! Bon, j’étais évidemment passée pour une cruche, je ne serais surement plus dans le même état si j’avais été un imposteur. Sauf, évidemment, si le client du monsieur ; parce que je supposais à présent que ce n’était pas pour lui ; était un membre des Madness qui voudrait simplement trouver la planque et qui m’avait envoyé en tant qu’espionne. Or, ce n’était pas le cas, et de plus, j’étais une espionne totalement nulle. Autant j’excellais dans mon métier, autant la discrétion des espions n’était pas la mienne. J’attendais maintenant que cet homme daigne se présenter et je pris une pose quelque peu… sage, m’appuyant en arrière sur ma jambe droite alors que la gauche était légèrement repliée vers l’avant, les bras croisé sur ma poitrine.

Puis, il sourit. Hmm, j’aimais son sourire, lumineux, charmeur et un brin amusé peut être. J’avais l’impression d’être placée sur un piédestal. Je fis encore ma moue discrète et écoutais attentivement sa voix suave, fluide et légère, m’apprendre son prénom.

« Nate Kirkland. Ca ne sera pas long, je veux simplement voir l'état de la marchandise et après, on pourra discuter du prix. »

Nate. Ca sonne doux, c’est rapide à dire et c’est simple à retenir. Je souris doucement alors qu’il se décollait de la table d’un petit coup. Ses bras se décroisèrent et il contourna la table, la caressant du bout des doigts. Je manquais de l’informer que j’aurais préféré que ce soit moi qu’il caresse ainsi mais je n’en fis rien arborant un petit sourire en coin à la place. Il finit par s’arrêter face à moi, derrière la table, posant ses deux mains à plat sur cette dernière et levant les yeux vers moi. Il m’attendait, je le savais. Mais je sentais son regard de braise glisser sur moi tel l’eau lorsque je me douche. Doux et brulant. J’eus un petit sourire et je me décidais finalement à m’approcher de lui.

J’avais, avant d’entrer dans le magasin, prit le parti de déboutonner un peu mon chemisier, laissant apercevoir un décolleté digne de ce non. Pas vulgaire, simplement assez sexy pour faire tomber un homme. Je posais mon sac sur la table et en sortit le sachet de velours ou était ranger le petit bijou. Je donnais une pichenette au stylo qui roula le long de la table et qui finit par tomber par terre, et je posais mon produit sur la table.

« Voilà. C’est un Colt 45 USA 1911, comme indiqué sur l’affiche. Il est d’occasion bien sur mais je l’ai acheté cher. Il n’a pas servit et je l’ai nettoyé hier. Alors, proposer moi quelque chose, Monsieur Kirkland. »

J’avais bien insisté sur son nom, d’une voix douce surement, sensuelle peut être…
Je découvrais l’arme et me positionnait comme lui, les deux mains à plat sur la table, non loin des siennes, une épaules un peu plus haute que l’autre, faisant pencher ma tête du même côté. J’étais appuyée sur ma jambe gauche, cachée sous la table, alors que ma jambe droite trainait derrière moi, faisant se cambrer mon dos, laissant le loisir a mon vis-à-vis de plonger son regard sur mon décolleté s’il le souhaitait. Malgré tout, mon regard était ancré dans le sien et ne semblait pas vouloir rompre le contacte visuel.

Ca y était. J’avais lancé les hostilités, a lui de voir ce qu’il voulait. De quoi je parlais ? Hmm… Bonne question…

Il sorti une pair de gants en cuir et les passa sur ses grandes mains avant de prendre mon arme, la détaillant sous toutes ses coutures. Je ne m’en étais pas servit et l’avait négocié à un bon prix dans la boutique ou je l’avais acheté. J’avais même séduit le vendeur en passant, mais, malheureusement, il n’était pas mon type… trop timide peut être… Enfin, toujours était-il que j’attendais son verdict. Je savais qu’il apercevrait la rayure sous la crosse, elle était infime mais un amateur d’arme comme moi ou un professionnel du domaine ne pouvait laisser passer cela. J’avais, après tout, fais la même chose lorsque je l’avais acheté mais je commençais à trouver le temps long. Je fis la moue et soupirais discrètement. Je n’avais qu’une hâte, rentré chez moi pour enfiler un jean et un tee-shirt qui seraient largement suffisant pour la suite de la journée.

Enfin, il reposa l’objet sur la table et le toisa du regard pendant quelques instants, un air très sérieux sur le visage. J’eus un petit sourire en coin, il était beau même sérieux… C’était quand même rare. Il prit son menton entre deux doigts et tenta, je supposais, de me chercher un prix. Je souris doucement et reportait tristement mon regard sur l’arme. Ca me fendait le cœur de devoir la laisser à quelqu’un qui n’en prendrait surement pas soin… Je ne parlais pas de lui, bien sûr, mais du futur propriétaire… Il finit par reporter de nouveau son regard sur moi et scella ses yeux dans les miens. Il reposa ses mains sur la table et s’approcha de moi sans un mot durant quelques minutes. Il finit par reprendre la parole.

« Le prix approximatif et évalué pour ce genre d'armes: 2 000$. J'ai remarqué quelques égratignures sous la crosse qui réduisent considérablement sa valeur. En faisant une expertise, je suis sûr que l'évaluation serait moins élogieuse. »

2 000$ ? C’était bien plus que ce que j’avais payé… Il n’était pas dur en affaire. Un petit sourire en coin s’accrocha à mes lèvres et je me redressai un peu alors qu’il en faisait de même. Je le regardais mettre ses mains dans ses poches et faire le tour de la table. Je pris un air quelque peu méfiant, sans le laisser paraître. C’était pourtant rare. Mais en transaction, on n’était jamais à l’abri d’une attaque. Moe avait fait des recherches sur cet endroit et sur l’homme qui louait le sous sol. Elle m’avait dis que je n’avais rien à craindre mais… Je restais tout de même sur mes gardes. Surtout que son petit sourire en coin pouvais très bien être du à ma tenue qu’a l’arnaque qu’il aurait pu essayer de me faire en pensant que je ne m’en sortirais pas. Je croisais alors mes bras sur ma poitrine et le toisais du regard, sans animosité, sans peur. Juste un peu méfiante. Il s’approcha alors de moi et se baissa un peu à mon oreille pour me murmurer quelques mots qui me firent frissonner.

« J'aurais bien envie de vous faire une autre offre, mais celle-ci ne concerne pas cette arme... »

Et bien… Je me détendis un peu plus et rit doucement. Il était plutôt direct, j’aimais ca… Il était, à mon goût, un peu trop sûr de lui. Bon, j’aime les hommes, certes, de là à faire n’importe quoi…J’eus, néanmoins, un petit sourire en coin et passait une mèche de cheveux derrière mon oreille en me tournant vers lui :

« Pourtant, je suis venue parler de cette arme, alors restons sur ce sujet voulez vous. Du moins tant qu’il n’est pas boucler. » lui répondis-je avec un sourire amusé.

Je m’écartais un peu de lui pour passer à mon tour de l’autre côté de la table, côté qu’il avait quitté quelques instants plutôt. Je tentais de ne pas faire n’importe quoi mais rester près de lui trop longtemps me faisait résister à l’envie de lui sauter dessus qui c’était emparée de moi depuis que j’avais posé mes yeux sur lui. Quoi ? Non je n’étais pas une fille facile, mais avec un homme pareil face à elle, n’importe laquelle des nones rendrait la robe et briserais le vœu de chasteté.

Je penchais la tête et prit un air innocent.

« La rayure était déjà présente et je l’ai payé un peu plus cher. Pas que je me sois fais arnaquée mais c’est une arme d’une grande valeur, même avec ces deux petites rayures. Je l’ai payée 3 500$... J’aurais aimé en retirer 3 000$ au minimum… »

Je savais que je le faisais marcher et que j’allais surement passer pour une gourdasse mais si je pouvais récupérer un bon prix d’une arme que j’avais payé peu cher… Pourquoi pas.

« Mais si vous ne voulez pas, je peux repartir avec, je suis persuadée que quelqu’un d’autre saura m’en offrir un meilleur prix. » l’informai-je en haussant des épaules.

Je finis par me redresser et je me mordit doucement la lèvre. Bluff ? Non, pas vraiment. Je tentais simplement de jouer avec lui, de voir jusqu’où il irait pour l'avoir.